L’association L214, créée en 2008, tient son nom de l’article du code rural qui accorde le statut d’être sensible aux animaux. Elle vient de faire la une de l’actualité en diffusant des vidéos d’actes de cruauté inacceptables dans trois abattoirs. Outre la fermeture temporaire des établissements, elle a obtenu, en avril, l’ouverture d’une enquête parlementaire sur les abattoirs français. Mais sa victoire est aussi dans la visibilité que lui donnent ces tristes images.

Des drones au-dessus des élevages

Les vidéos sont tournées soit par des militants qui se font embaucher ou par des salariés auxquels on explique comment filmer et apporter des preuves de dates, de lieux. L’association, qui n’hésite pas à franchir la barrière de la loi pour sa cause, a répondu aux députés qu’elle expertisait d’autres vidéos. Elle précise aussi dans Le Monde du 29 mars « éviter au maximum le contact avec les filières d’élevage ». Dans Le Parisien du 14 avril, elle annonce avoir commandé des drones. « Pour montrer, vues du ciel, les conditions d’élevage de nos animaux. Ça risque de secouer », prévient l’association.

Tous végétariens

Mais quelle est la cause finale que poursuit cette association créée par Brigitte Gothière et son compagnon, Sébastien Arsac ? Antoine Comiti, son président, tout comme Brigitte Gothière, porte-parole, l’ont énoncé sans détour devant les députés de la commission lors de leur audition du 27 avril. Extraits : « Les animaux souffrent de toute façon de leurs conditions d’abattage, les abattoirs étant des lieux violents par essence. » « On ne supporte pas de voir se porter des couteaux sur la gorge des animaux. » « Il n’y a aucune nécessité de consommer des produits d’origine animale. » « L’alternative, c’est de devenir végétarien : c’est une évolution à long terme. »

Les arguments du député et éleveur Yves Daniel, qui expliquait aimer ses animaux et respecter leur bien-être, n’ont pas ébranlé leurs certitudes : ils veulent à terme la fin de l’élevage.