Pour nourrir sainement 10 milliards d’humains d’ici à 2050, tout en préservant la planète, il faudrait que chaque individu consomme par jour en moyenne 300 grammes de légumes, 200 grammes de fruits, 200 grammes de céréales complètes (riz, blé, maïs, etc.), 250 grammes de lait entier (ou équivalent), et 14 grammes de viande rouge, soit dix fois moins qu’un steak de taille classique, résume l’AFP sur la base du rapport des experts coréalisé par la revue médicale The Lancet et l’ONG Fondation EAT.

Un Américain, qui consomme en moyenne 280 grammes de viande rouge par jour, devrait réduire de 20 fois sa ration ! Les protéines pourraient provenir également de la consommation de volaille (29 g), de poisson (28 g), d’œufs (13 g) et de noix (50 g). Ce « régime complet » apporterait 2 500 calories par jour, soit suffisamment pour tous les habitants, et sans dégradations sur l’environnement, le changement climatique et réduirait même les maladies de type obésité, maladies cardio-vasculaires, diabète.

Les Français mangeraient trois fois trop de viande rouge

Des conclusions qui font réagir Interbev dès le lendemain : « Ce nouveau “régime de santé planétaire” décrit dans le rapport de l’EAT, recommande une consommation de 0 à 28 g (soit une moyenne fixée à 14 g) de viande rouge par jour et par personne. C’est cinq fois moins que le seuil maximal des recommandations de santé publique en matière de prévention en France et trois fois moins que la consommation moyenne hebdomadaire actuelle des Français ».

Risque sur la pérennité de l’élevage

« Cette recommandation très faible peut facilement être interprétée comme une incitation à supprimer totalement la viande de son alimentation », poursuit Interbev, avec comme conséquence la disparition de l’élevage et par là des zones herbagères. Sans parler des conséquences économiques : « La suppression de l’élevage dans un pays comme la France nécessiterait la reconversion de plusieurs centaines de milliers de personnes et une réforme complète du secteur agricole », avertit l’interprofession du bétail et des viandes.

S.B.