« Nous allons tout faire pour que l’État renonce à son projet de réintroduction d’ours, assure Philippe Lacube, porte-parole de l’Association pour la sauvegarde du patrimoine Ariège-Pyrénées (Aspap). Ça va remuer dans les vallées. L’impact des grands prédateurs sur le territoire est une vraie catastrophe humaine, écologique et économique. »
Les prochains mois risquent donc d’être tendus. L’annonce de Nicolas Hulot intervient après une saison d’estive en 2017 très perturbée par la présence des ours dans l’Ariège notamment. Les dégâts s’élèvent à 700 victimes, un niveau record jamais encore atteint.
« Le problème va bien au-delà de l’agriculture, insiste le porte-parole. L’impact sur l’aménagement du territoire risque d’être bouleversé, alors que nous pratiquons une agriculture très “écologique” économe en consommation d’énergie. »
Pour la Confédération paysanne, la décision « est d’autant plus incompréhensible que depuis le mois de décembre dernier le ministère, malgré des engagements pris […], n’a toujours pas mandaté les experts qui devaient se rendre en Ariège où la situation est très tendue. »
Le syndicat juge inadmissible l’absence de concertation. « La question de la biodiversité ne peut se trouver ainsi instrumentalisée, sur le dos des paysannes et paysans, pour donner des gages après la condamnation de l’État le 6 mars dernier par le tribunal administratif de Toulouse pour l’insuffisance de sa politique de restauration de la population des ours dans les Pyrénées. »