À un peu plus d’un mois des élections européennes, les représentants de listes candidates présentaient, le 18 avril, leurs projets agricoles lors d’une conférence organisée par le SNPAR (1) à Paris. Ayant rejoint la liste Renaissance de La République en marche (LREM) et du Modem, Jérémy Decerle a proposé de « diminuer les soutiens à l’hectare et de les réorienter vers l’activité humaine », tout en avertissant que le programme n’était pas encore définitif.

La liste de LREM dévoilera ses propositions entre le 25 et le 30 avril, selon l’ancien président de Jeunes agriculteurs (JA). Des discussions se tiennent encore avec Pascal Canfin, numéro 2 de la liste et ancien président de WWF, notamment sur la question des pesticides. « Nous devons évoluer de manière pragmatique pour répondre aux attentes des agriculteurs et sociétales », a répondu Jérémy Decerle en concluant qu’il s’entendait « très bien » avec son colistier. Une alliance regardée avec circonspection par les représentants des listes du parti Les Républicains (LR) et du Parti socialiste (PS). « Il y a une certaine incohérence chez LREM. Comment Pascal Canfin et Jérémy Decerle vont porter leurs propositions, s’est interrogée Anne Sander, représentant la liste menée par LR. Chez nous, les propositions sont claires. » L’eurodéputée défend une simplification de la Pac, devenue « un vrai casse-tête pour les agriculteurs », et un maintien intégral du budget.

Du côté PS, Éric Andrieu, eurodéputé et membre de la commission de l’agriculture et du développement rural à Strasbourg, veut « poursuivre le travail commencé » dans la mandature actuelle. « Je suis contre la réforme de la Commission européenne qui ne répond pas aux grands enjeux de l’agriculture, a-t-il indiqué. Je prône le recentrage vers une agriculture familiale et vertueuse. »

Quelle que soit leur couleur politique, les nouveaux députés auront bientôt l’occasion de défendre leurs idées. Certes, les élections européennes approchant, les négociations et discussions autour de la Pac post-2020 sont en partie gelées. Mais elles devraient se réchauffer avec la nouvelle formation du Parlement européen en juillet.

Alexis Marcotte

(1) Syndicat national de la presse agricole et rurale.