« Il y a eu un contrôle de la DGCCRF fin 2017 dans une entreprise en France où des anomalies ont été trouvées suite à la présence d’OGM non autorisées en Europe dans de l’alimentation animale », a indiqué la DGCCRF hier, le 21 février 2018, confirmant une information parue dans Le Monde.
Un signalement au niveau européen
Selon une porte-parole de la Commission européenne, suite au signalement par la France, les autres États membres de l’Union européenne ont été alertés. « Étant donné que les produits ne sont pas autorisés, ils sont de facto interdits, donc ils doivent être retirés du marché », explique-t-elle.
Les produits en question sont des bactéries génétiquement modifiées mortes, qui « ont servi à produire des acides aminés utilisés comme additifs dans l’alimentation animale pour les ruminants, les porcs et les saumons », précise Le Monde.
« Une erreur administrative »
« Les substances citées dans l’article du journal Le Monde ont été placées sur le marché européen suite à une erreur administrative », justifie dans un communiqué le groupe japonais Ajinomoto, dont la filiale française est pointée du doigt par Le Monde.
« Dès que nous avons pris connaissance de cette situation, toutes les démarches nécessaires auprès des autorités nationales et européennes ont été entreprises », ajoute-t-il, s’engageant à « suivre les standards les plus élevés en matière de santé, de sécurité et de traçabilité ».
Les produits mis en cause auraient servi à fabriquer des aliments expédiés notamment en Estonie, d’où ils ont été redistribués en Roumanie, Lituanie, Lettonie, Hongrie et Italie. Selon Le Monde, l’EFSA « estime qu’il n’est “pas possible de conclure” pour la “sécurité des consommateurs” ».
« Cette affaire est scandaleuse à plusieurs niveaux », a réagi dans un communiqué Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace France, dénonçant notamment le « manque de traçabilité des aliments » dans l’Union européenne.