Les bords de parcelles et de haies ne représentent pas qu’une contrainte d’entretien. Y implanter des espèces choisies et adaptées à ses conditions peut faire de ces espaces des alliés. Une fois installée ou restaurée, la végétation (souvent constituée d’un mélange d’espèces) freine l’apparition d’adventices et constitue un refuge pour la biodiversité. Pour semer ce mélange, l’utilisation d’un appareil de semis classique convient difficilement, notamment à cause des largeurs. Un outil spécifique est donc de mise.
À cet effet, l’association Homme et territoire, membre du collectif Agrifaune, a fait l’acquisition, il y a un an, d’un semoir dédié à la mise en culture des bords de champs des agriculteurs de la Beauce. Investir dans cet équipement permet à l’association de faire des recherches et des démonstrations sur les effets vertueux de la restauration de ces zones auprès des exploitants locaux.
Un outil à l’accentbeauceron
L’outil devait être compatible avec les tracteurs présents dans les fermes de la région. Un semoir trop petit aurait été sous-dimensionné par rapport aux engins de 90 à 120 ch. L’association opte alors pour un Rotadairon de 1,50 m de largeur de travail. Cette dimension convient aux caractéristiques et au profil plat des bordures de la région.
La technologie de distribution de l’appareil est idéale compte tenu de la très petite taille des graines contenues dans les mélanges.
Un lit de semences fin
L’outil auquel la trémie et les descentes sont combinées doit fournir un lit de semences très fin. Elles sont assemblées avec un cultivateur à axe horizontal. Le sens de rotation de la fraise entraînée par la prise de force du tracteur enfouit les pierres, très présentes dans la région, tout en travaillant le sol de manière à laisser des mottes très fines en surface. Deux passages du cultivateur peuvent être envisagés pour affiner davantage les mottes. Les graines sont ensuite déposées dans le flux de terre. Le rappui pour le contact terre-graine est assuré par un rouleau en fonte, de type cage, ne convenant pas dans les terres argileuses. Ces dernières auraient engendré des bourrages.
L’investissement, d’une hauteur de 22 000 €, a avant tout un objectif d’expérimentation et d’accompagnement.