La sonnerie du portable de Pascal Harlaut retentit. Au bout du fil, ce n’est pas un collègue chasseur, mais l’un de ses pièges qui lui signale une capture. Pascal peut écouter les bruits à proximité du piège et identifier éventuellement le type d’animal capturé. Ce piège connecté, il l’a développé pour l’Association des chasseurs de lapins et de petits gibiers (ADCPG), dont il est le secrétaire général.
Alléger l’astreinte
« C’est la réglementation très stricte sur le piégeage qui nous incite à trouver des solutions pour surveiller nos installations à distance, insiste Pascal Harlaut. Il faut relever les pièges tous les jours, dans des plages horaires bien définies et très courtes, ce qui représente une contrainte énorme pour les piégeurs, et ce d’autant plus que l’amende pour un retard de relevé s’élève à 135 euros par piège. Parallèlement, la pression des prédateurs (renards, blaireaux, fouines…) augmente fortement. Récemment, un viticulteur du département s’est retourné avec son enjambeur, les galeries creusées par les blaireaux ayant provoqué un éboulement dans sa parcelle. » L’ADCPG estime que la relève quotidienne des pièges coûte environ 800 euros par an.
Dans ses bois privés et son secteur de chasse, dans les environs de Fismes (Marne), Pascal Harlaut possède plus de 50 pièges, tous connectés. « Avec notre système, je ne me déplace que lorsque je reçois un SMS ou un appel d’alerte. »
Un dispositif simple
L’ADCPG propose deux solutions de surveillance à distance : le Préposé et le Géotrappeur. Le second est une version simplifiée du premier, pour les utilisateurs allergiques à la technologie. Les deux systèmes sont fabriqués par l’association. Ils comportent deux parties : le boîtier de communication et le dispositif de détection. Ce dernier est un capteur près du piège ou du collet. Une simple pince à linge met le capteur en contrainte. Un fil de pêche relié à la porte du piège ou au collet tire sur la pince à linge dès qu’une capture est effectuée. Le capteur est alors libéré et émet un signal qui est transmis à la seconde partie du Préposé, le boîtier de communication. Ce boîtier et les câbles, de type « plongée sous-marine », peuvent être enfouis sous la végétation. Le Préposé est fourni avec deux câbles de 1,5 m, mais il est possible de l’installer à plusieurs dizaines de mètres.
Contrôle à distance
Dans le boîtier, l’utilisateur insère une carte Sim. « Il suffit d’un simple abonnement à deux euros par mois pour connecter son piège », précise Pascal. Le chasseur-inventeur recommande Orange ou Free, qui offrent la meilleure couverture en zone rurale, « même si le dispositif fonctionne avec un niveau très bas de réception ».
Sur son smartphone, l’utilisateur du Préposé reçoit un SMS dès qu’un animal est piégé. Il peut déconnecter l’alarme d’un simple clic pour ne pas être dérangé pendant la nuit, ou contrôler le niveau de la batterie. Pour cette dernière, l’ADCPG annonce une autonomie de plus de 40 jours. « Hors période de piégeage, le Préposé peut être utilisé pour surveiller un hangar ou du matériel », complète Pascal.