Afin d'éviter une compétition trop importante envers les nutriments, certaines plantes ont recours à l'autotoxicité. Elles libèrent des toxines dans leur environnement proche dans le but d'inhiber la germination de graines présentes dans le sol. Ce phénomène biologique permet ainsi de réduire la densité de population au sein d'une même espèce. Des chercheurs de l'université de Shihezi, dans le nord de la Chine, ont étudié ce phénomène sur l'ambroisie à feuille d'armoise (Ambrosia artemisiifolia) et l'ambroisie trifide (Ambrosia trifida), deux végétaux envahissants au pollen très allergisant.
Près de 78 %
Les résultats, publiés en avril 2022 sur Research Square (1), montrent « une auto-toxicité significative ». « Les taux d'inhibition les plus élevés sur la germination des graines étaient de 27,21 % pour l'ambroisie à feuille d'armoise et de 77,94 % pour l'ambroisie trifide », précise l'étude. Les principales auto-toxines des deux plantes sont l'acide chlorogénique, l'acide caféique, l'acide paracoumarique et la vanilline. Ces molécules, à de faibles concentrations, peuvent au contraire favoriser la germination des graines. Les deux espèces étudiées produisent donc des molécules qui, selon leur concentration, peuvent inhiber ou favoriser la germination des graines d'ambroisie. Néanmoins, avant d'envisager une application concrète, ces résultats obtenus en conditions contrôlées doivent encore être confirmés en milieu naturel.