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Avant la lettre des quatre chefs d’État, l’Irlande avait déjà fait part de son « grand malaise » dans un courrier à la Commission, évoquant « la perspective croissante d’un accord déséquilibré, qui sapera les secteurs agricoles les plus vulnérables ».
« Misères du monde »
L’exécutif européen n’a pas commenté cette lettre, ni celle publiée mardi par 340 ONG européennes et sud-américaines, dont Greenpeace ou Friends of the Earth, qui attaquent l’accord sur deux autres fronts : l’environnement et les droits de l’homme.
Ces organisations, déjà opposées pour certaines aux précédentes négociations commerciales avec les États-Unis ou le Canada, demandent à l’UE d’« interrompre immédiatement » les discussions « en raison de la détérioration des droits humains et de la situation écologique au Brésil » depuis l’investiture en janvier du président Bolsonaro.
Elles réclament « des mesures strictes » contre la déforestation et « des engagements » en faveur de l’accord de Paris sur le climat.
« Les récentes élections européennes (où les partis écologistes ont progressé, NDLR) ont montré que les citoyens exigent un verdissement de l’agenda européen », a souligné Perrine Fournier, de l’ONG Fern.
Ces appels ont trouvé un écho au Parlement européen, où la délégation Renaissance, celle du parti du président français Emmanuel Macron, a exprimé ses « inquiétudes ».
Quant à La France Insoumise (gauche radicale), elle prédit « la mort » de l’agriculture européenne si les discussions « avec le Mercosur de Bolsonaro » aboutissent.
La commissaire Malmström avait anticipé ces critiques en affirmant lundi ne pas être « d’accord avec certaines mesures prises au Brésil ». Mais « un accord commercial ne peut résoudre toutes les misères du monde », avait-elle ajouté.
L’UE et le Mercosur ont échangé en 2018 pour près de 88 milliards d’euros de marchandises. Les pays de l’Amérique du Sud ont essentiellement exporté leurs produits agricoles et les Européens des produits industriels et pharmaceutiques.