La sécheresse n’est pas inhabituelle en Norvège à cette époque de l’année, mais elle est normalement localisée à certaines régions. En 2018, c’est le pays entier qui est touché, et tant les prairies que les champs semblent tous brûlés. Si la pluie ne revient pas d’ici à deux semaines, les Norvégiens seront dans l’obligation d’acheter 50 % de leurs besoins à l’étranger.

Une situation unique

« Je n’ai jamais vu ça depuis 25 ans », confie un acheteur norvégien à La France Agricole. Alf Steinhovden achetait jusqu’ici des fourrages à des producteurs de son pays pour les revendre quelques kilomètres plus loin. Cette année, il pourrait avoir besoin de trouver des quantités bien plus importantes.

« Des contrats d’importation existent déjà avec les Pays-Bas, explique M. Steinhovden. Mais nous recherchons de nouveaux fournisseurs. »

Nouveau contexte, nouveaux fournisseurs

Depuis quelques semaines, afin de ne pas laisser les exploitants sans nourriture pour leurs bêtes dans le cas où la pluie ne reviendrait pas, l’acheteur appelle toutes les ambassades d’Europe à la recherche de nouveaux fournisseurs. « La réglementation norvégienne est assez stricte en la matière, les fourrages doivent être exempts de toute maladie. »

Pour éviter des contrôles trop difficiles, la France et l’Espagne sont des origines plus fiables que les pays de l’Europe de l’Est ou l’Asie. « Ce que je cherche, c’est avant tout la diversité des qualités, sur des petits volumes, afin de faire des assemblages qui correspondent aux besoins de mes clients. »

Des visites dans les fermes françaises au cours de l’été devraient permettre à Alf Steinhodven d’aller à la rencontre des exploitants français, et de constater par lui-même la qualité des fourrages.

Ivan Logvenoff