«Notre objectif est clair. Il a été défini dans le schéma départemental de développement de la méthanisation, adopté en 2016. Il est de 49 unités à l’horizon 2030, approvisionnées uniquement par des effluents d’élevage », a rappelé Marie-Jo Hamard, vice-présidente du conseil départemental, en visite le 24 mai sur le site de Bioénergie à Vihiers. En service depuis l’automne 2017, cette installation fait partie de la vingtaine de projets opérationnels ou qui le seront à échéance 2018-2021.
Bioénergie réunit quarante-quatre exploitations, soit une centaine d’éleveurs. « Il y a huit ans, nous sommes partis d’une feuille blanche, se souvient Michel Brossier, agriculteur à Saint-Hilaire-du-Bois et vice-président de la SAS Bioénergie. Nous voulions consolider nos exploitations en leur apportant un complément de revenu et le moyen de s’adapter aux exigences environnementales. » L’unité de Vihiers a fait le choix technique de la cogénération. Elle produit à la fois de l’électricité – 10 millions de Kwh, soit l’équivalent de la consommation de quatre mille foyers – et de la chaleur, utilisée pour chauffer des bâtiments communaux (écoles, collège, salles municipales, piscine à venir…).
L’appui des distributeurs
Ce choix est aujourd’hui supplanté par l’injection. Ce procédé, qui consiste à envoyer le gaz dans le réseau après l’avoir épuré, a bénéficié d’un récent coup de pouce réglementaire : l’État prend en charge, à hauteur de 40 %, les coûts de raccordement au réseau.
« Nous pouvons, à l’occasion d’un projet de méthanisation territorial, construire un réseau dans une commune qui en est dépourvu », se félicite Agnès Gandon, du Sieml (1), déjà propriétaire de 1 500 km de tuyaux. « GrDF va désormais chercher les projets à 4,5, voire 6 km », confirme Michel Kersach, de la délégation Ouest GrDF.
L’évolution du projet Doué Métha à Doué-la-Fontaine illustre cette actualité. Alors que GrDF l’avait initialement refusé, il vient d’accepter la demande des agriculteurs pour une extension du réseau de 23 km entre Saumur et Doué-la-Fontaine. Nicolas Boussault, l’un des cinquante agriculteurs engagés dans le projet, explique : « Nous n’avons plus besoin de créer un poste d’injection déporté, ni de liquéfier le gaz et de le transporter par la route. Le projet gagne en sécurité, y compris financièrement : l’investissement net demande un million d’euros en moins. »
(1) Syndicat intercommunal d’énergies du Maine-et-Loire.