Les résultats de l’Observatoire pour les clôtures d’été 2021, parus le 24 janvier 2022, montrent que la situation financière des éleveurs bovins continue de se tendre. Réalisé par l’Institut de l’élevage (Idele) en partenariat avec quatre centres comptables (Afocg, AS71, Cogedis et CER France Alliance Massif central), l’Observatoire de l’endettement et des trésoreries assure le suivi annuel d’un échantillon d’exploitations de bovins laitiers et allaitants.
Les élevages sont répartis dans quatre bassins de production :
- Le « Grand Ouest » ;
- Le Cantal (zone « Montagne ») ;
- La Saône-et-Loire (en bovins à viande, pour le bassin charolais « historique »);
- La Dordogne (en bovins à lait).
Un EBE en baisse pour les producteurs laitiers
La production laitière est partout en baisse, de 1 à 4 %, tandis que le prix du lait recule de 2 €/1 000 l en moyenne par rapport à 2020. Pour rappel, entre 2019 en 2020, le prix du lait avait augmenté de 13 €/1 000 l. L’EBE (excédent brut d’exploitation) recule dans toutes les zones à cause de l’augmentation des charges (alimentation, énergie...).
En 2021, le revenu disponible par UTH familial atteint 22 000 €/an. Un chiffre en baisse, tandis que les prélèvements privés restent stables (26 000 €/UTHf/an). Aucune zone ne réussit à se dégager de marge de sécurité.

Les investissements augmentent dans les trois territoires étudiés, exclusivement financés par des emprunts. La part des exploitations dite en situation critique atteint 42 %, contre 36 % en 2020.
Dans la zone de montagne, ces exploitations représentent un tiers des exploitations laitières. Les dettes à court terme sont en hausse et élevées. Elles représentent en moyenne 105 €/1 000 l dans toutes les zones.
En Dordogne, la diminution de la production induit une baisse des charges de 2 % par rapport à 2020. Dans cette région, l’EBE chute de 28 €/1 000 l par rapport à 2020. Le revenu disponible par UTH familiale marque une baisse de 47 %, il s’agit de la plus forte chute sur tout le territoire.
Endettement élevé en filière allaitante
Le produit brut reste globalement stable en filière allaitante. Il augmente légèrement (+4 %) en zone de montagne en raison du versement d’aides conjoncturelles, telles que les aides sécheresse.
Les charges sont en hausse dans les trois zones. Elles augmentent même de 75 €/UGB en zone Grand Ouest par rapport à 2020. L’EBE diminue partout sauf en zone de montagne, où il connaît une hausse de 13 % par rapport à l’année précédente.
Pour 2021, en moyenne, le revenu disponible par UTH familial atteint 15 500 €/an. Il rebondit de 34 % en zone de Montagne, après une année 2020 particulièrement basse. Seul le bassin allaitant réussit à se tirer une marge de sécurité, mais insuffisante. Les prélèvements privés restent faibles, autour des 19 000 €/UTHf/an.
Les investissements augmentent dans le bassin allaitant et restent stables en zone de montagne et Grand Ouest. Dans cette zone, une part de refinancement apparaît : les investissements sont inférieurs aux emprunts.

La part des exploitations en situation critique reste à 29 %, comme en 2020. Dans le Grand Ouest, ces élevages représentent plus du tiers (39 %) des exploitations allaitantes tandis qu’elles ne représentent que 5 % de celles de bovins à viande du bassin allaitant.
Les dettes court-terme restent stables mais élevées : entre 220 et 370 €/UGB selon les zones. Elles sont plus de 2 fois supérieures à la moyenne (toutes exploitations) et en augmentation pour les exploitations endettées à long et moyen terme et avec une trésorerie négative.