Candidat pour la troisième fois à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon porte un projet agricole « au service d’une politique alimentaire durable » qui repose sur la création d’un ministère de la Production alimentaire, en remplacement du ministère de l’Agriculture.

Des prix maximums sur les produits alimentaires

Le candidat de La France insoumise veut garantir à tous l’accès quotidien à cinq fruits et légumes de saison. Pour cela, il envisage de fixer des prix maximums, mais aussi des tarifs planchers, aux produits alimentaires. Ces derniers seront calculés en fonction des coûts de revient pour les producteurs.

 

Jean-Luc Mélenchon prévoit également de fixer par décret des taux maximums aux prêts consentis par les coopératives aux producteurs.

Plus d’agroécologie

Jean-Luc Mélenchon souhaite réorienter le système agricole vers plus d’agroécologie, en créant notamment une « caisse de défaisance » pour reprendre les dettes des agriculteurs convertis à l’agriculture biologique. Il prône pour un approvisionnement 100 % bio et local de la restauration collective, avec une option végétarienne quotidienne.

 

Le candidat promet également une sortie immédiate des néonicotinoïdes et du glyphosate. En parallèle, il prévoit la mise en place de zone tampon de 200 m près des habitations et des lieux recevant du public, excluant l’usage des pesticides. Il promet de n’autoriser l’admission, sur le marché national, que de produits dont les conditions sociales et salariales sont égales ou supérieures à celles de la France.

 

À l’échelle européenne, le candidat des Insoumis demande une révision du plan stratégique national (PSN) pour introduire une dégressivité des aides à l’hectare, doubler le paiement redistributif et mettre en place une aide forfaitaire pour « toutes les petites exploitations ».

 

Le budget affecté à l’agriculture biologique serait quant à lui doublé, tandis que les crédits consacrés au label Haute valeur environnementale (HVE) ou les subventions à l’assurance seront supprimés. Enfin, Jean-Luc Mélenchon prévoit le triplement du budget des MAEC consacré au bien-être animal et à la sortie de « l’élevage industriel ».

Sortir des « fermes usine »

Aux éleveurs « industriels », Jean-Luc Mélenchon promet des aides à la transition vers l’élevage « paysan ». Dans son programme, ce dernier prévoit la sortie définitive des fermes-usines en interdisant l’installation, l’agrandissement ou la réunion d’exploitations dont les productions sont supérieures aux seuils correspondant aux catégories A et E de la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE).

 

Son programme comporte aussi des mesures telles que l’interdiction de certaines pratiques (broyage des poussins, ablation de la queue, épointage des becs ou meulage des dents), la limitation des temps de transport des animaux vivants, de nouvelles normes pour l’accès à l’air libre, le pâturage à l’herbe, ainsi que la fin des souches à croissance rapide.

300 000 paysans supplémentaires en 5 ans

Autre objectif du candidat insoumis : installer 300 000 paysans durant son quinquennat dont les deux tiers seraient des installations aidées. Un but que Jean-Luc Mélenchon compte bien atteindre en révisant les critères d’accès à la dotation au jeune agriculteur (DJA). Il souhaite notamment en modifier l’âge limite d’accès, supprimer la bonification liée à l’investissement au profit de modulations liées au caractère diversifié, collectif ou agroécologique du projet.

Mélenchon par marie-astrid