« Les grands industriels doivent revenir à la table des négociations avec les distributeurs. On voit les prix [du blé ou du fret] baisser sur les gros panneaux de la Bourse, j’aimerais qu’on le voie dans le caddie », a affirmé Bruno Le Maire face à Apolline de Malherbe ce 18 avril 2023 sur le plateau de RMC-BFMTV. Le ministre de l’Économie attend des industriels, notamment ceux propriétaires de grandes marques, qu’ils rediscutent les prix fixés cette année lors des négociations commerciales avec la grande distribution.
Il répondait aux accusations lancées le 12 avril dernier par Aurélie Trouvé, économiste et députée (La France Insoumise, LFI) sur RMC et RMC Story. La parlementaire affirmait : « Bruno Le Maire nous cache la vérité, l’essentiel de la flambée des prix est lié à une hausse des profits de grands industriels de l’agroalimentaire. […] Au niveau global, les taux de marge n’ont jamais été aussi élevés avec près de 44 %. »
Protéger les agriculteurs
« Est-ce que des grands industriels voient leurs marges remonter ? La réponse est oui, a reconnu le ministre. Il ne m’arrivera pas très souvent d’être en accord avec un député de LFI. Je laisse [aux industriels, NDLR] quelques semaines pour engager ces discussions avec les distributeurs. » Le ministre se dit prêt à tout pour faire basculer la situation, allant jusqu’à affirmer qu’il convoquera distributeurs et industriels au ministère de l’Économie et des Finances pour qu’ils reprennent leurs discussions.
« J’aimerais que les répercussions à la baisse soit aussi rapide que celles à la hausse, poursuit-il. Nous ne laisserons pas les grands industriels faire des marges indues ou des rentes sur les prix de gros en train de baisser, sur le dos des consommateurs. […] J’examinerai toutes les solutions à ma disposition pour que les industriels reviennent à la table des négociations et répercute à la baisse les coûts de production ou les coûts des produits de gros sur les produits alimentaires. »
Bruno Le Maire appelle toutefois à la prudence et notamment vis-à-vis des marges des agriculteurs. « Il ne faut pas oublier que derrière [les industriels], il y a des agriculteurs français, prévient-il. Avoir un prix de la tonne de lait autour de 400 euros est déjà très juste pour beaucoup de producteurs de lait en France. Il ne faut pas non plus que ce soit eux les perdants. Soyons vigilants à ce que nos producteurs agricoles soient protégés. »