Le groupe allemand Bayer, en passe de racheter l’américain Monsanto, a publié mercredi un bénéfice net en hausse de 10 % en 2016, aidé par ses ventes de médicaments alors que sa division d’agrochimie est à la peine.

Sur l’exercice écoulé, il a enregistré un chiffre d’affaires conforme aux attentes, de 46,8 milliards d’euros, ce qui constitue une hausse de 1,5 % sur un an. Pour l’exercice en cours, Bayer prévoit une croissance jusqu’à 5 % de ses recettes, qui doivent atteindre « plus de 49 milliards d’euros » hors effets de change et à périmètre constant, et une progression autour de 5 % de son bénéfice brut d’exploitation (Ebitda) hors éléments exceptionnels.

Monsanto : la voie pour se renforcer en agrochimie

Contrairement aux recettes de la division pharmaceutique, celles de la division d’engrais et pesticides de Bayer ont été grignotées par les difficultés sur le marché sud-américain. Le bénéfice opérationnel (Ebit) de cette division a reculé de 16 %. Cependant, celui du groupe n’a pas été entamé : il a crû de 13 %, à un peu plus de 7 milliards d’euros.

Bayer entend se renforcer considérablement dans le secteur de l’agrochimie en mettant la main sur Monsanto. Bayer s’est dit, ce 22 février, « en bonne voie » pour finaliser comme prévu d’ici à la fin de l’annéecette acquisition dévoilée en septembre 2016.

Rassurer les autorités de la concurrence

Les actionnaires de Monsanto ont approuvé en décembre la fusion entre le spécialiste des OGM et le groupe allemand pour 66 milliards de dollars. Les deux groupes se consacrent désormais à rassurer les autorités de la concurrence américaines et européennes, qui veulent s’assurer que les agriculteurs auront le choix entre différentes sortes de semences et de pesticides.

« Les demandes d’autorisation ont déjà été déposées auprès des deux tiers des quelque 30 autorités » concernées, explique Bayer. Elles sont en cours d’examen par le département américain de la Justice. La demande d’autorisation dans l’Union européenne devrait être déposée au deuxième trimestre de 2017.

Pour l’heure, Werner Baumann, PDG de Bayer, affirme que les deux groupes travaillent avec les autorités à des « solutions appropriées » pour ne pas être les seuls fournisseurs de semences et herbicides sur certains segments du marché où des « chevauchements » existent.

En cas de feu vert, Bayer et Monsanto réunis formeront le numéro un mondial des semences et pèseront 23 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, avec pas loin de 140 000 employés dans le monde.

A. Cas. avec l’AFP