Le gouvernement a remis vendredi 14 décembre un coup de pression à la pression sur la filière agroalimentaire, afin que les négociations commerciales se passent au mieux.

Le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, et la secrétaire d’État à l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, ont tenu deux réunions distinctes sur l’application de la loi « Agriculture et alimentation » : l’une avec les industriels de l’agroalimentaire et l’autre avec les entreprises de la grande distribution.

Objectif : présenter l’ordonnance publiée le 13 décembre dernier, prévoyant le relèvement du seuil de revente à perte (SRP) et l’encadrement des promotions, et rappeler « les engagements pris à la fin des Etats-généraux de l’alimentation pour que les agriculteurs soient mieux rémunérés et qu’ils puissent vivre dignement de leur travail ».

« Etre impitoyable »

« Le gouvernement s’est engagé à suivre les négociations commerciales et à être impitoyable sur le contrôle et les sanctions, a indiqué à l’issue de la réunion Catherine Chapalain, directrice générale de l’Ania (industriels). Dès maintenant, il faut que les signaux donnés par les patrons de la distribution aillent jusque dans les box de négociations. »

Malheureusement, pour Coop de France, « le ton des négociations entamées ne reflète pas les bonnes intentions exprimées depuis 18 mois ». La nouvelle année, avec la mise en œuvre pratique des mesures, changera-t-elle l’ambiance ? L’Autorité de la concurrence ne semble pas y croire…

Prix abusivement bas

Une autre ordonnance se fait attendre, pierre angulaire du nouveau cadre imposé pour ces négociations : celle relative au « prix abusivement bas », censée décourager les dérives.

La Confédération paysanne s’est félicitée à ce propos d’avancées obtenues en la matière, lundi 17 décembre. « Notre proposition d’insérer les coûts de production, absents de la première rédaction, parmi les indicateurs auxquels le juge devra se référer a été retenue et validée. […] Nous avons également eu l’engagement oral que les indicateurs publics produits par l’Observatoire de la formation des prix et des marges y soient mentionnés, en dernier recours. »

« Deuxième point abordé, et sur lequel nous avons obtenu satisfaction, poursuit le syndicat dans son communiqué : l’introduction des coopératives dans le dispositif. L’interdiction de pratiquer des prix abusivement bas doit s’appliquer à tous les acteurs et donc également à la coopération. »