« Si le zonage était revu, des dizaines d’éleveurs seraient en très grande difficulté dans le département. C’est une aide qui est vitale pour eux, surtout en cette période de crise pour l’élevage. Ces aides permettent aux exploitations familiales de subsister », a déclaré Patrick Franken, président de la Coordination rurale 47.

« S’il n’y avait plus d’éleveurs, tôt ou tard, il y aurait des parties entières du territoire qui deviendraient des friches. Ça va à l’opposé de l’objectif annoncé du gouvernement de maintenir les fermes familiales », a-t-il insisté.

Dans le Lot-et-Garonne, l’aide reçue au titre des zones défavorisées concerne 603 bénéficiaires pour 3,3 millions d’euros par an au total, soit en moyenne 5 000 euros par exploitation. Avec la nouvelle carte, ne resteraient que 352 bénéficiaires, « soit une perte sèche de 1,9 million d’euros », a estimé le syndicat.

Une délégation de la Nouvelle-Aquitaine et de l’Occitanie était reçue vendredi par le ministère de l’Agriculture à Paris, une rencontre qui déterminera la suite des actions, selon la Coordination rurale.

Dans les Deux-Sèvres, une trentaine d’agriculteurs ont déversé dans la nuit de jeudi à vendredi des détritus devant la sous-préfecture et devant un supermarché à Parthenay pour protester contre la révision du dispositif, selon le journal La Nouvelle République.

Au début de la semaine, des éleveurs dans le Lot-et-Garonne avaient perturbé pendant plusieurs heures le trafic ferroviaire entre Toulouse et Bordeaux et quelque 250 agriculteurs avaient manifesté à Montauban, bloquant notamment la rocade de la ville, moins d’une semaine après un premier rassemblement qui avait mobilisé mercredi environ un millier de personnes. Mercredi, l’agglomération de Toulouse était paralysée par des opérations escargot menées par quelque 110 tracteurs.

La réforme européenne des zones agricoles défavorisées doit entrer en vigueur au printemps.

AFP