Depuis 2019, Gaec & Sociétés a mis en place une expérimentation du « droit à l’essai ». Ce dispositif, inspiré de « l’année d’essai » pratiquée en Haute-Savoie depuis une trentaine d’années, permet à des associés de société agricole de tester leur compatibilité professionnelle pendant un an.
Premiers retours encourageants en Bretagne
À l’occasion de son congrès annuel, à Guingamp les 28 et 29 octobre 2021, Gaec & Sociétés est revenu sur les résultats de la première année d’expérimentation dans la région bretonne. Les résultats sont plutôt encourageants : sur les cinq expérimentations hors cadre familial qui se sont déroulées entre 2020 et 2021, quatre ont abouti à une installation.
D’autres départements ont rejoint l’expérimentation au début de l’année : le Jura, l’Ain, la Saône-et-Loire et le Tarn. La Haute-Loire rejoindra le dispositif en 2022. Tandis que cinq nouvelles expérimentations dans le cadre familial seront lancées en Bretagne.
Le financement et le statut à harmoniser
« La Bretagne est la seule région à expérimenter le “droit à l’essai” à l’échelle régionale », a souligné Sébastien Rouault, élu en charge de l’installation à la chambre d’agriculture de la Bretagne. Des fonds régionaux ont permis le développement du dispositif. Un avantage dont ne bénéficient pas tous les départements en cours d’expérimentation et qui soulève la question du financement.
« Pôle Emploi, les fonds de l’accompagnement à l’installation et la transmission en agriculture (Aita), les régions ou le compte professionnel de formation (CPF) doivent être des solutions à creuser », a expliqué Stéphane Cornec, élu de JA.
Point de vigilance
Autre point de vigilance pour le développement du « droit à l’essai » : le statut du nouvel arrivant et sa rémunération. Si ces points sont cadrés dès les premiers entretiens entre les associés et le conseiller qui accompagne le dispositif, aucune harmonisation n’existe entre les territoires.
« Il faut un statut qui sécurise le jeune, a alerté Stéphane Cornec. En cas d’échec du droit à l’essai, chacun doit pouvoir retomber sur ses pattes. » Concernant la rémunération, l’élu de JA suggère de s’inspirer du statut du stagiaire ou du salarié en CDD.
Un cadre réglementaire harmonisé du « droit à l’essai » doit être proposé par Gaec & Sociétés au ministère de l’Agriculture pour espérer un développement national du dispositif en 2022.