Selon le Sedima, le syndicat des concessionnaires de matériel agricole, l’année 2022 peut être considérée comme un bon cru avec une augmentation moyenne du chiffre d’affaires estimée entre 8 et 9% par rapport à 2021. Cette croissance tient à un bon niveau de la demande depuis le début de l’année, mais elle cache aussi une réalité moins réjouissante : les hausses de prix que les distributeurs ont été contraints de répercuter auprès des agriculteurs pour préserver l’équilibre économique de leurs entreprises.

Les prix frôlent le seuil d’acceptabilité

À l’issue du troisième trimestre de 2022, l’enquête du Sedima auprès de ses adhérents montre que le moral des agriculteurs est toujours considéré comme bon pour le marché des grandes cultures et, dans une moindre mesure, pour celui de la viticulture. En revanche, la situation semble moins favorable pour la polyculture-élevage et plus particulièrement pour les équipements d’élevage. L’acceptabilité des hausses des prix des matériels par les clients est un facteur d’incertitude quant à l’évolution des prises de commandes.

Sur les neuf premiers mois de l’année, les hausses des prix d’achat des matériels pour les distributeurs étaient a minima de plus de 10 % en moyenne pour la majorité des distributeurs, voire dépassaient les 20% sur certains matériels. La moitié des distributeurs considèrent que les augmentations de prix pourraient avoir pour conséquence un report ou une annulation de commande.

Jusqu’à 40 semaines de retard

L’allongement des délais de livraison inquiète toujours autant le Sedima. À l’issue du troisième trimestre, près de 90% des distributeurs sont toujours confrontés à des allongements de leurs délais d’approvisionnement. En moyenne, les délais d’approvisionnement annoncés aux distributeurs par leurs fournisseurs à la mi-octobre allaient de 25 à 40 semaines selon les matériels.

À la mi-octobre, les stocks de matériels étaient inférieurs à la normale pour une grande partie des distributeurs (42% pour le matériel neuf et 63% pour le matériel d’occasion). De même, près de 60% des concessions sont toujours contraintes de gérer l’allongement des délais d’approvisionnement des pièces.