Stéphane Le Foll a présenté le lundi 12 décembre 2016, le nouveau plan « Semences et plants pour une agriculture durable ». Structuré en six axes, il « tient compte des évolutions récentes pour le secteur semencier, tant aux plans techniques que réglementaires, et fixe des objectifs ambitieux en matière de conservation, de diversification des cultures, d’innovation ou de certification des semences », indique le ministère de l’Agriculture dans un communiqué de presse paru lundi.
Premier axe du plan : la « structuration des ressources phytogénétiques » pour mieux gérer la biodiversité cultivée. L’objectif est d’organiser la conservation de ces ressources, de mettre en place les réseaux (acteurs institutionnels du monde de la recherche, agriculteurs, associations, particuliers et professionnels du secteur semences et plants), et de valoriser les collections existantes.
« Favoriser l’innovation » est le deuxième axe du plan. Il vise à améliorer les outils et les techniques existants, tant pour le phénotypage que pour le génotypage. Ce qui permet aux obtenteurs et aux semenciers de prendre en compte de nouveaux traits, de nouvelles fonctionnalités et de nouvelles cibles pour répondre aux attentes des marchés d’aujourd’hui. Le plan appelle à des partenariats entre recherche privée et publique, défend un « équilibre entre le brevet et le COV » afin de permettre un accès fluide aux connaissances et donc une bonne dynamique d’innovation.
Faire du catalogue officiel un outil de promotion du progrès génétique
Le plan prévoit par ailleurs « d’adapter les critères d’inscription des variétés » afin de « répondre aux nouveaux défis en matière d’environnement, de santé et de maintien de la biodiversité ». L’idée est par exemple de créer les conditions d’examen et d’inscription des variétés d’espèces non cataloguées et/ou répondant à des demandes très spécifiques des filières. Ou encore de favoriser l’inscription de variétés adaptées à l’agriculture biologique ou favoriser la diffusion de variétés résistantes ou tolérantes à des bioagresseurs (via les CEPP).
Quatrième axe : « développer des processus innovants de production et d’analyse de données sur les variétés végétales ». Par exemple, « les techniques de phénotypage et de génotypage mises au point dans le cadre des programmes investissements d’avenir doivent trouver des utilisations en routine pour l’évaluation variétale ».
Conforter le dispositif de contrôle et certification des semences et plants mis en marché est le cinquième axe de ce plan, avec une attention particulière accordée « aux maladies nouvelles et émergentes, en s’interrogeant collectivement au niveau national et européen sur le maintien ou le développement des compétences et de l’expertise en pathologie végétale ».
Enfin, « communiquer de façon transparente sur la sélection variétale », et notamment faire du catalogue officiel un outil de promotion du progrès génétique.
« Ce nouveau plan marque la volonté d’inscrire l’amélioration variétale et la qualité des semences et plants au cœur des politiques publiques et tout particulièrement au cœur du défi agroécologique pour la France », écrit le ministère de l’Agriculture.