L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) a passé au crible pendant six ans près de 670 substances, dont les produits phytosanitaires, dans de nombreux produits consommés par les enfants de moins de trois ans, ainsi que dans le lait maternel. Dévoilés le 28 septembre 2016, les résultats de la première étude d’une telle ampleur au plan international sur l’alimentation infantile montrent que « pour 90 % des substances évaluées, le risque peut être écarté », rassure l’Agence, ce qui « confirme le bon niveau de maîtrise sanitaire au regard des valeurs toxicologiques de référence ».

Toutefois, pour 9 substances, « la situation appelle une vigilance particulière ». Il s’agit de substances pour lesquelles un nombre non négligeable d’enfants présente une exposition supérieure aux valeurs toxicologiques de référence. Parmi elles figurent les mycotoxines T2 et HT2 ainsi que le déoxynivalénol ou Don, une autre mycotoxine. Des mycotoxines décelées notamment dans les boissons lactées infantiles, à base de céréales, pots de fruits et pots de légumes avec ou sans viande, biscuits courants et pain.

431 résidus de pesticides soumis à une évaluation de l’exposition

L’Anses préconise ainsi que « la mise en place ou le renforcement de mesures de gestion visant à limiter les niveaux d’exposition s’avère nécessaire », comme la « fixation de seuils réglementaires ou diminution de ces seuils ».

Concernant les pesticides, 431 résidus (substances actives et métabolites) ont été soumis à une évaluation de l’exposition dans le cadre de cette étude. Une caractérisation du risque a été réalisée pour 281 résidus. Pour 278 résidus de pesticides, le risque est jugé « tolérable/acceptable ». Pour 3 résidus (dont le lindane, interdit en 1998 ndlr), le risque ne peut être totalement écarté.

I.E.