Le bilan des audits territoriaux sur les politiques de l’eau et de la biodiversité entre 2010 et 2015 vient d’être rendu public. Il pointe des « difficultés persistantes » dans leur mise en œuvre.
« Peu de progrès sont notés en matière de lutte contre les pollutions diffuses », relèvent par exemple les auteurs. Selon leur enquête, « l’application de la directive nitrates se heurte à l’hostilité de la profession agricole. La discussion se focalise trop sur la délimitation des zones vulnérables au détriment des programmes d’actions. Les logiques économiques conduisent à un recul de l’élevage et un retournement des prairies accéléré par l’absence de mesures agro-environnementales ».
Mauvais résultats pour Ecophyto
Concernant le plan Ecophyto, celui-ci ne se traduirait pas « globalement » par une diminution des quantités de produits phytosanitaires utilisés en agriculture. « En revanche, indique le rapport, on note des progrès dans leur moindre emploi par les collectivités territoriales et autres acteurs non agricoles. »
Ce bilan est aussi l’occasion pour les ministères de l’Agriculture et de l’Environnement de faire un point sur l’évolution du référentiel d’audit. « Compte tenu des changements institutionnels et législatifs, notamment ceux à venir en matière de biodiversité, les audits “eau et biodiversité” doivent faire l’objet d’une refondation pour donner lieu à des audits de nouvelle génération », justifient les auteurs.
Parmi les axes d’amélioration proposés, ils recommandent « une approche territoriale plus transversale » en la matière : « La mise en œuvre effective des politiques de l’eau et de la biodiversité intégrant d’autres politiques sectorielles doit orienter la démarche de rapprochement avec les domaines de l’urbanisme et de l’agriculture, voire de l’éducation. »