Il est un secteur qui résiste à la crise en France : l’économie sociale et solidaire (ESS). Elle représente 10 % du PIB et, en 2015, l’emploi dans ce secteur a progressé de 0,4 %. Avec 200 000 entreprises et structures et 2,4 millions de salariés dont 13 % sous régime agricole, c’est un emploi privé sur huit en 2015.
Quelles en sont les caractéristiques ? Il s’agit de coopératives, mutuelles, associations ou fondations dont l’activité est fondée sur la solidarité et l’utilité sociale. Leurs modes de gestion sont démocratiques et participatifs. Ces structures encadrent strictement l’utilisation des bénéfices qu’elles réalisent : le profit individuel est proscrit et les résultats réinvestis. Bien souvent, leurs ressources financières sont en partie publiques.
Balayer les préjugés
Ce dossier présente quatre initiatives, très différentes, où l’ESS intervient avec succès dans le domaine agricole. Dans le Vaucluse, l’association Solid’Agri balaie les préjugés laissant croire que les personnes handicapées seraient inaptes aux activités agricoles et fait le lien avec des agriculteurs en quête de main-d’œuvre qualifiée.
Autre partenariat remarquable, celui des producteurs de sainte-maure-de-touraine qui, depuis trente ans, certifient l’origine de leur fromage de chèvre grâce à une paille de seigle produite par les travailleurs handicapés de l’Esat (1) de Bridoré.
Dans le Nord, le Leclerc de Templeuve lutte contre le gaspillage alimentaire. Avec l’appui de la profession agricole, McCain et Randstad, il a aménagé un atelier d’insertion chargé de transformer des légumes écartés des triages chez les agriculteurs de la région.
Enfin, le programme Uniterres aide des producteurs en difficulté en achetant une partie de leur production. Celle-ci est redistribuée à des familles défavorisées via des épiceries solidaires.
Aurore Cœuru
(1) Établissement et service d’aide par le travail.