Aléas de prix, du climat et de trésorerie : ce dossier donne des clefs permettant de les gérer avec un peu plus de sérénité.
Connaître les principaux risques sur son exploitation, c’est déjà prendre les devants pour les éviter ou au moins les minimiser.
Le prix mondial du blé, qui a connu des variations sur le marché de l’ordre de 60 à 80 % depuis 2007, illustre à lui seul la nécessité de parer aux à-coups. Les cours du lait ou de la viande font aussi le yo-yo, le plus souvent sans rapport avec les coûts de production. Une volatilité qui découle d’une plus grande exposition aux perturbations du marché mondial : un embargo politique en Russie, une sécheresse en Ukraine ou la spéculation de fonds financiers. Cette instabilité n’a pas empêché la Commission européenne de démanteler progressivement les outils de gestion des marchés. Bilan, les agriculteurs doivent se doter de nouveaux filets.
De nouveaux filets
Il vaut donc mieux prévenir que guérir. Le « bon sens paysan » amène à diversifier ses productions, faire des réserves de fourrage, épargner une partie de son résultat, créer un réseau d’entraide. Des nouveaux outils se sont aussi développés en grandes cultures, telles les options sur les marchés à terme. En élevage, l’idée de lier les contrats à une caisse de sécurisation refait surface pour les filières animales. Ces outils peuvent limiter les dégâts, même s’ils ne remplaceront pas la puissance financière de ceux qui existaient dans la Pac. Et ils n’éviteront pas les efforts que les filières animales doivent fournir en termes d’adaptation à la concurrence internationale.
L’assurance des récoltes, ou la gestion fine des prélèvements fiscaux et sociaux sont les autres instruments de couverture du risque disponibles pour l’agriculteur.
Reste que le risque zéro n’existe pas, il est donc nécessaire d’arbitrer entre le coût de la couverture et l’impact du risque.