Belarus revient sur le marché français après plusieurs années d'absence. Podia, qui commercialise la marque de Minsk, affiche de grosses ambitions. La technologie est basique mais elle a fait ses preuves. Le Belarus est donc une alternative crédible aux tracteurs chinois et autres marques exotiques qui proposent des engins à des prix similaires. Entièrement mécanique et d'un confort très relatif, le Belarus est la grosse cote de ce test. Mais à moins de 30 000 euros pour 100 ch, peut-on en attendre plus ?
7/10 MOTEUR.
Belarus monte un bloc MMW de 4,8 l délivrant 101 ch de puissance maximale à 2 190 tr/min. Ce moteur n'est pas conforme aux nouvelles normes antipollution, d'où son remplacement par le modèle 1025.5. La consommation moyenne est la plus élevée du test et la consommation maximale atteint 375 g/kWh. Le MMW manque aussi de couple, même si cela n'a pas semblé évident dans le champ. En cabine, l'accélérateur à main est placé au plancher, à droite et s'avère peu précis.
3/10 TRANSMISSION.
Quatre gammes et quatre rapports se combinent, pour donner 16 vitesses en marche avant et 8 en arrière. Tout paraît simple mais, face aux leviers, on frise la crise de nerfs. En effet, Belarus a réussi à compliquer à l'extrême une simple boîte mécanique et, paradoxalement, c'est le seul tracteur qui nécessite une explication avant de pouvoir rouler. Le levier de gammes étagées concentre l'essentiel du problème. Il faut d'abord préselectionner la gamme I ou II avec la partie droite de la grille, puis déplacer le levier vers la gauche pour engager la marche arrière ou la gamme 1 ou 2. Pour être en gamme 2, il faudra donc sélectionner II puis 1. Difficile de faire plus compliqué, surtout que la manipulation du levier est plutôt sportive. Du côté des vitesses, la grille en H est plus classique mais le levier est placé trop loin du chauffeur. L'absence d'inverseur et l'obligation d'utiliser le levier de gammes pour passer en marche arrière ne simplifient pas les manoeuvres. Le Belarus plafonne à 36 km/h et offre 8 rapports entre 4 et 14 km/h.
5/10 RELEVAGE.
Tout est bien entendu mécanique. La partie extérieure, de catégorie 2, propose des solutions intéressantes telles les manivelles pour régler la hauteur des bras et un système de verrouillage bien pensé. En cabine, c'est du basique, avec deux leviers au plancher, à droite du chauffeur. Le premier pilote la montée et descente et la profondeur mais nous n'avons pas réussi à faire fonctionner cette dernière fonction. Le second levier est celui du contrôle d'effort et de position, qui ne semble pas proposer de position mixte. Les deux leviers sont virils. La capacité de relevage est de 5 t.
5/10 HYDRAULIQUE.
La pompe délivre un petit débit de 60 l/min et alimente trois distributeurs mécaniques. Tous disposent d'une position flottante. Les trois leviers sont montés sur la colonne de direction, obligeant le chauffeur à se pencher fortement vers l'avant pour les manipuler. Ce qui pénalise le rendement en fourrière, qui n'est déjà pas brillant en l'absence d'inverseur.
4/10 PRISE DE FORCE.
Le Belarus propose deux régimes de prise de force, 540 et 1 000 tr/min. Mais attention, pour changer de régime, il faut sortir du tracteur, s'équiper d'une clé plate, démonter un carter situé sous le bloc moteur et basculer un levier. Autant dire qu'on ne fait pas cette opération tous les jours.
En cabine, le chauffeur peut aussi sélectionner un régime proportionnel à l'avancement au moyen d'un petit levier placé sous le siège. L'engagement de la prise de force s'effectue simplement avec un levier placé à la droite du siège. Nous n'avons pas trouvé d'indication sur le régime réel de la prise de force en cabine. Il y a bien un petit cadran à led sur le tableau de bord mais son fonctionnement est incompréhensible et l'affichage ne reflète pas la réalité du régime.
8/10 PONTS.
C'est le point fort du Belarus, avec deux interrupteurs électriques placés sur la console de droite. Chaque bouton possède trois positions : auto, permanent et off. Une led s'allume lorsque le pont est engagé ou le différentiel bloqué, sans toutefois mentionner s'il s'agit de la fonction forcée ou automatique.
4/10 CONFORT DE CONDUITE.
Durant les 15 km de notre parcours, tout le monde s'est retourné sur notre passage. Plus que notre filière allure, c'est bien le son de notre monture qui a interpellé les passants. Car avec 88,2 dB(A) en cabine, le volume sonore est tout simplement hallucinant. Mais au volant, les vibrations sont encore plus insupportables que le bruit. Le confort est donc une notion totalement abstraite au volant du 1025.4. Son rayon de braquage est très élevé mais, avec un tel bruit, il devient difficile de l'utiliser dans une stabulation.