C'est la tradition : une fois les tests pratiques terminés sur l'exploitation westphalienne, les tracteurs prennent directement le chemin de la station d'essai de la DLG à Gross-Umstadt (Hesse). Cette organisation nous permet d'être certains que les tracteurs passés au banc sont bien ceux que nous avons conduits. Chaque tracteur est ensuite analysé du toit aux roues pendant près d'une semaine par cet organisme indépendant qui appartient aux agriculteurs allemands.
LE MOTEUR SOUS TOUTES LES COUTURES
Les tests sur le moteur représentent le gros des épreuves. Depuis quelques années, nous demandons à la DLG de commencer les mesures par une vérification des émissions de chaque tracteur. Ce petit test à pour but de s'assurer que le moteur est bien conforme aux dernières normes d'émissions et n'a pas été modifié, par exemple en shuntant la vanne EGR, pour réduire sa consommation. De telles « améliorations » ont déjà été constatées dans le passé. Une fois cette formalité accomplie, les ingénieurs de la DLG instrumentent le tracteur pour mesurer la consommation instantanée de gazole et d'Ad-Blue. Cette étape est la plus longue car elle nécessite de prendre en compte les capteurs qui se multiplient avec les normes antipollution. Démarre ensuite le test au banc de puissance avec un dynamomètre relié à la prise de force. Les consommations de carburant et d'Ad-Blue sont mesurées sur toute la courbe de puissance mais pour les comparaisons, la DLG ne retient que six points spécifiques avec lesquels elle effectue une moyenne. La consommation d'Ad-Blue est une information intéressante. Elle est généralement inversement proportionnelle à celle du carburant et les constructeurs allemands sont souvent les plus gourmands en urée. Ce choix technique s'explique par le prix très élevé du gazole en Allemagne et l'absence de fiscalité avantageuse pour les agriculteurs sur le carburant. Dans ces conditions, il est plus intéressant d'augmenter un peu la consommation d'Ad-Blue si cela permet de diminuer le volume de gazole brûlé. Le passage au banc dynamométrique s'effectue en deux étapes : sans le boost puis avec boost pour les tracteurs équipés de cette solution. L'évaluation du moteur se poursuit avec l'essai en traction. Indispensable pour évaluer un modèle équipé d'une variation continue, il offre aussi des informations précieuses pour les boîtes semipowershift (voir pages 46-47).
TEST COMPLET DE L'HYDRAULIQUE
Le relevage et sa cinématique sont étudiés sur un système dynamométrique avec crochet d'arrachement. La capacité de relevage est testée avec les bras dans trois positions (haut, milieu et bas) et la force mesurée aux rotules dans toutes les configurations possibles. La DLG effectue ensuite une moyenne sur toute la course pour donner une valeur comparable.
La puissance, le débit et la pression hydrauliques sont mesurés sur un banc spécifique. Les tests s'effectuent pour une, deux et trois sorties. Le débit pour deux distributeurs est la valeur couramment retenue.
Les valeurs de poids et de charge sont mesurées par la DLG sur un pont-bascule. Les mesures de bruit sont réalisées dans plusieurs configurations, en cabine et à l'extérieur du tracteur, avec le moteur à plein régime. Enfin, le rayon de braquage est évalué par l'équipe de journalistes.