Gaëlle Dupont et Hakima Melman sont devenues amies sur les bancs du Centre de formation des apprentis (CFA) d'Igny, dans l'Essonne. Toutes les deux en première bac pro, elles partagent la passion de l'horticulture et une affection pour les formations de terrain. « J'ai besoin de concret, d'être en contact avec le vivant », confie Gaëlle, pour qui l'apprentissage est l'occasion de « s'essayer à la vie professionnelle ».

UNE ÉCOLE DE VIE

Leur premier défi a été de trouver une entreprise acceptant de les accueillir deux semaines par mois, pendant deux ans. Pas de problème pour Hakima, qui a poursuivi avec la mairie de Vitry-le-François, dans la Marne, une expérience professionnelle commencée lors de son CAP horticulture. Les démarches ont été plus difficiles pour Gaëlle : « J'ai envoyé une quarantaine de lettres de motivation mais beaucoup d'entreprises avaient déjà un apprenti ou n'en voulaient pas », se souvient-elle. Avec l'aide du CFA, elle est entrée en contact avec la mairie de Paris qui lui a proposé de travailler dans ses ateliers de floriculture, à Rungis.

Au centre de formation, Gaëlle et Hakima apprennent à effectuer des dossiers thématiques et réalisent des fiches techniques sur les plantes. De retour dans leurs services municipaux respectifs, elles passent à la pratique : semis, boutures, repiquage, taille, désherbage, nettoyage… Gaëlle avoue avoir quelques difficultés avec l'arrosage : « Il faut être précis. Les plantes grasses, par exemple, ont besoin d'être beaucoup moins arrosées que les plantes vertes et les plantes tropicales nécessitent une hydrométrie particulière. » Même chose pour le rempotage : « Il ne faut pas trop tasser la terre pour que les racines s'épanouissent », se répète Hakima.

L'accompagnement de l'apprenti est ici essentiel : « Du moment que l'on est motivé, sérieux dans le travail et que les notes suivent, le maître d'apprentissage est toujours là pour nous aider et nous expliquer, jusqu'à ce que l'on comprenne », apprécie Gaëlle. Cette relation particulière offre aussi l'occasion d'apprendre comment se comporter avec un employeur ou des collègues de travail. De même, la paye participe à cette « école de la vie » : « Nous apprenons l'autonomie et le sens des responsabilités », souligne Hakima, qui pourra ainsi financer son permis de conduire.

Les deux amies termineront leur formation avec l'obtention du bac professionnel, l'année prochaine. Et après ? « Je veux multiplier les expériences en entreprise », affirme Gaëlle, qui penche pour la découverte d'une exploitation agricole. Quant à Hakima, elle souhaite poursuivre ses études avec un BTS. « Mais en alternance si possible, insiste-telle. Quand on y a gouté, on ne peut plus s'en passer ! »