Toujours plus grand, toujours plus d'exposants et surtout toujours plus d'innovations : le rendez-vous d'Hanovre veut confirmer son statut de leader mondial de salons consacrés à la machine agricole.

Organisé par la DLG (Société des agriculteurs allemands), ce salon s'est imposé au fil des années comme le rendez-vous incontournable des agriculteurs et entrepreneurs européens. Même s'il est maintenant surtout tourné vers les pays de l'Est, avec l'adoption du russe comme langue officielle, en plus de l'allemand et de l'anglais, Agritechnica est armé pour accueillir les visiteurs français.

Sur la plupart des stands, des interlocuteurs francophones sont disponibles pour les renseigner. Seuls les exposants de dimension plus régionale sont strictement germanophones mais, là encore, ils n'auront aucun mal à trouver un interprète pour renseigner un client potentiel. Par ailleurs, des interprètes professionnels proposent leurs services pendant toute la durée du salon. Tous les visiteurs français sont invités à venir bénéficier de cette prestation et à échanger avec leurs confrères européens dans le « lounge » des visiteurs internationaux situé Hall 16.

SIX HALLS SUPPLÉMENTAIRES

Pour celles et ceux qui feront le déplacement depuis la France, il n'est pas réaliste d'envisager de faire le tour du salon en une journée. En effet, Agritechnica remplit désormais l'ensemble des 24 halls du parc des expositions d'Hanovre. Cela fait six halls de plus que lors de la précédente édition, sans compter toute la partie consacrée au matériel forestier, qui se trouve en extérieur. Au total, il faudra parcourir près de 40 hectares pour voir plus de 2 610 exposants, dont 90 constructeurs français.

L'EMPLOI À L'HONNEUR

Comme lors de la précédente édition, un hall entier sera consacré à la promotion de l'emploi en machinisme agricole et les visiteurs intéressés pourront rencontrer directement les recruteurs du secteur. L'Allemagne est confrontée à la même crise des vocations que la France mais elle souffre en plus de la très forte attractivité de son industrie automobile, qui retient dans ses filets les jeunes intéressés par la mécanique. La pénurie se retrouve à tous les niveaux de formation et de qualification mais beaucoup de constructeurs tirent la sonnette d'alarme sur le manque d'ingénieurs en machinisme agricole, qui représentent 16 % des emplois de la filière, contre 7 % il y a vingt ans. Un atelier géant permettra aux élèves des différentes filières de faire la démonstration de leur savoir-faire et de l'étendue de leurs compétences devant les visiteurs, avec pour objectif de susciter des vocations. Comme lors de la précédente édition, les jeunes héritiers des grandes entreprises allemandes du secteur (Claas, Lemken, Grimme, Amazone et Krone) mettront la main à la pâte pour promouvoir le machinisme. A noter que les constructeurs allemands sont très friands de jeunes techniciens et ingénieurs français, pour peu que ces derniers parlent leur langue.

LE BIOGAZ CONTINUE SA PERCÉE

Du côté des bioénergies, l'essentiel de la surface qui leur est dédiée sera couvert par les acteurs de la filière biogaz. Avec plus de 5 000 installations à la ferme, l'Allemagne est le poids lourd européen de la méthanisation. Mais son modèle basé en grande partie sur l'ensilage de maïs commence à faire débat au sein de la société allemande, qui s'inquiète de la disparition de certaines cultures comme le colza et surtout de l'arrêt de la production laitière dans le nord du pays pour se concentrer uniquement sur la production d'énergie et son lot de subventions gouvernementales. La DLG estime que, pour la campagne 2011, la production de biogaz a mobilisé un quart des surfaces de maïs ensilage. Une tendance qui ne s'inversera pas en 2012 au vu des prévisions d'assolement.

De son côté, le photovoltaïque est tellement ancré dans les moeurs qu'il n'est plus une simple affaire d'agriculteurs mais concerne tous les Allemands qui possèdent un toit. En revanche, l'exploitation du bois connaît un regain d'intérêt, comme en témoigne le nouveau hall dédié à cette activité. Si la plupart des exposants des halls consacrés aux bioénergies s'adressent d'abord aux agriculteurs allemands, un petit détour vers les stands des ministères permettra de constater l'écart important entre les subventions et les tarifs proposés outre-Rhin par rapport à ceux de l'Hexagone.