Une analyse du maïs sur pied pour prévoir la date de récolte, une deuxième en laboratoire lors de la confection du silo puis d'autres à la demande directement sur l'exploitation. Jean-François Le Meur, installé à Échalou, dans l'Orne, avec Claude Gasnier, suit de près la qualité de ses fourrages. « Nous savons qu'un silo de maïs est hétérogène, remarque-t-il. Nous ne pouvons jamais tasser partout pareil. Déjà à la récolte, le taux de matière sèche peut varier jusqu'à 1,5 point sur une même parcelle. Dans les 24 heures, les résultats sont intégrés dans le calcul de la ration. Je peux mieux ajuster les quantités de concentré. C'est-à-dire en mettre moins quand c'est possible mais savoir aussi en mettre plus si nécessaire. J'apporte juste ce dont les vaches ont besoin pour exprimer leur potentiel. »
Depuis ce printemps, Jean-François a adhéré au service AgriNir, proposé par Orne conseil élevage. Un analyseur infrarouge disposé dans une mallette est transporté dans les exploitations. Jean-François fait faire autant d'analyses qu'il le souhaite pour un coût forfaitaire de 175 €.
MISER SUR LA QUALITÉ DU LAIT
Jean-François est très à cheval sur le coût alimentaire. Ce dernier s'établit à 58 €/t de lait, dont 17 € pour les fourrages, 36 € pour les concentrés et 3 € pour le minéral. « Nous recalons la ration environ une fois par mois, précise-t-il. Un ajustement est nécessaire dans les périodes intermédiaires. Ainsi, dans un mois, j'espère pouvoir intégrer du maïs à 33 % de MS et le mois suivant l'avoine et le ray-gras que je viens de semer en dérobée. » Car Jean-François n'oublie pas que son premier objectif est de faire tout son quota et qu'il y a beaucoup à gagner sur la qualité du lait. « Depuis que nous travaillons sur le TP, le TB et la santé de nos vaches par le biais de l'alimentation, nous encaissons 35 000 € de plus qu'avec un lait simple A, estime-t-il. La betterave dope notre TP. »
Avec 95 vaches sur 140 ha, Jean-François et Claude ont fait le pari d'une valorisation poussée de leurs fourrages. Ils cherchent désormais à produire en plus des protéines. Leurs surfaces fourragères se répartissent entre 40 ha de maïs, 20 ha de blé, 2 ha de betteraves et des prairies, dont certaines riches en trèfle. 4 ha ont aussi été implantés en colza fourrager car le sorgho initialement prévu n'a pas levé. L'an passé, le Gaec a investi dans une faucheuse autochargeuse pour l'affouragement en vert. « Comme nous avons un robot de traite, les vaches restent sur les prairies proches du bâtiment, décrit Jean-François. Avec la faucheuse, nous pouvons valoriser en vert les fourrages des parcelles plus lointaines, ce qui coûte moins cher que de les stocker. »