Bonne nouvelle : de janvier à fin septembre, la production française d'agneaux progresse de 42 000 têtes, selon les estimations de FranceAgriMer. Cette augmentation découle en grande partie de celle du cheptel laitier qui s'était étoffé de 36 000 brebis en 2009. Les réformes d'allaitantes semblent toutefois se ralentir depuis le dernier trimestre 2009. Quant aux abattages d'agneaux, ils sont aussi en hausse. Mais les 20 700 animaux abattus en plus par rapport à 2009 correspondent à des animaux importés vivants des Pays-Bas.
La France n'est pas la seule à faire face à une baisse de production. Tous ses fournisseurs sont dans le même cas. Les abattages sur les huit premiers mois de l'année plongent de 13,5 % en Irlande, de 10,8 % au Royaume-Uni et de 6 % en Nouvelle- Zélande. Le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande perdent ainsi 1,3 million d'agneaux chacun. Conséquence : les importations hexagonales de viande chutent de 11 700 tec, soit 11 % sur les neuf premiers mois de l'année par rapport à la même période de 2009. Ce qui laisse à la France des opportunités pour produire.
Les disponibilités réduites tirent les prix vers le haut partout en Europe. En France, le cours moyen des agneaux atteint 5,78 €/kg. Mais cette envolée est à nuancer car les éleveurs doivent aussi faire face à une flambée du coût des aliments. Et dans certaines régions, la sécheresse du printemps dernier a pénalisé la récolte des fourrages.
Le cours de l'agneau arrive à un plafond au-delà duquel les grandes surfaces risquent de le sortir de leur rayon. Déjà, cette année, la hausse des tarifs sur les étals a freiné la consommation. La méthode par bilan, qui prend en compte la production, la consommation et les échanges, fait état d'une baisse de 7,4 % par rapport à 2009. De leur côté, les achats des ménages plongent de 6,2 %. La baisse de consommation semble donc particulièrement soutenue dans la restauration hors foyer.