Le Plan de performance énergétique est lancé. Sauf dérogation pour l'année 2009, les investissements éligibles aux aides accordées au titre du PPE seront préconisés par un diagnostic énergétique de l'exploitation. La plupart d'entre eux concernent des équipements permettant des économies d'énergie en élevage.

En 2008, avant l'instigation de ce plan, la ferme expérimentale de la Blanche Maison, à Pont-Hébert (Manche), a mis en service des systèmes favorisant autonomie et économies énergétiques en élevage.

Récupération de la chaleur tous azimuts

Sous l'impulsion du conseil général de la Manche, la ferme a créé un pôle énergie au sein de ses infrastructures. Une chasse au gaspillage énergétique a justifié l'installation d'un prérefroidisseur du lait avant son arrivée dans le tank et d'un récupérateur de chaleur de l'aire paillée. L'eau tiédie recyclée par le premier équipement sert à l'abreuvement et au lavage de la salle de traite.

Reprise par une pompe à chaleur, l'énergie recueillie par le second alimente l'eau sanitaire et les radiateurs des locaux du personnel. Toutefois, des panneaux solaires thermiques chauffent la plus grande partie de l'eau utilisée par l'élevage. Grâce à ces trois équipements, la ferme affiche un bilan énergétique positif pour sa production d'eau chaude.

Par ailleurs, un séchoir à foin solaire et des panneaux photovoltaïques ont été installés. Relié au réseau EDF, ce dernier investissement n'est pas éligible aux aides du PPE.

 

Prérefroidisseur de lait: 41 % d'économie d'électricité

 

Le tank à lait est l'équipement le plus énergivore d'un élevage laitier. Placé entre le lactoduc et le tank, un prérefroidisseur baisse la température du lait, réduisant ainsi l'énergie nécessaire à sa réfrigération. Sorti de la mamelle à 37°C, le lait parvient au tank à 20°C. Il perd 17°C au cours d'un passage dans un tuyau en serpentin.

Une conduite d'eau froide coaxiale lui soutire des calories. Entrée à une température de 13°C, celle-ci sort du dispositif entre 18 et 20°C. Depuis sa mise en route, les gérants de la ferme expérimentale ont constaté des économies d'électricité de 41%.

Coût: 8.000 € avec le surpresseur.

 

Chauffe-eau solaire: 750 litres à 55° sans dépenser d'énergie

 

La majorité de l'eau chaude de la ferme est produite par 9,2 m² de capteurs solaires thermiques. L'eau parvient au ballon de 750 l à environ 55°C. Après l'injection dans le circuit de l'exploitation, sa température atteint 47°C. Le compteur de suivi ayant été installé récemment, il est difficile de chiffrer les performances du système.

Des capteurs solaires thermiques sont éligibles aux aides du PPE s'ils sont certifi és CSTBat (ou équivalent) et installés par un agent agréé Qualisol.

Coût: 10.000 € pour tout le matériel.

 

Récupération de chaleur sous l'aire paillée: des capteurs sous la litère

 

La température d'une litière approche 30°C. Partant de là, le pôle énergie de la ferme de la Blanche Maison a installé 600 m linéaires de capteurs sur 345 m², à 15 et 20 cm sous le sol d'une partie de la stabulation.

Parcourus par un liquide caloporteur, les tuyaux en PEHD se chargent de la chaleur de la litière. L'énergie emmagasinée est ensuite démultipliée par une pompe à chaleur afin de chauffer de l'eau. Cet équipement original fonctionne, mais il faudra attendre quelques mois pour mieux estimer son potentiel.

Coût: 11.000 € dont 3.100 de capteurs.

 

Séchage solaire des fourrages: économe et souple

 

S'équiper d'un séchoir en grange nécessite de réfléchir au système fourrager de son élevage. Cet équipement augmente les fenêtres de récolte de l'herbe, permettant ainsi de baisser la part de maïs ensilage dans la ration.

A la ferme de la Blanche Maison, une toiture de 120 m² en fibrociment absorbe la chaleur du soleil. L'air chaud contenu entre les plaques de fibrociment et un faux plafond est acheminé jusqu'à des ventilateurs. Ces derniers le pulsent vers une ou plusieurs des quatre cellules de 30 m² pouvant stocker au minimum 120 m3 de foin. La ferme expérimentale en sèche 120 tonnes par an. L'achat d'une griffe est indispensable pour ce type d'aménagement.

Coût: 160.000 € dont griffe et ventilateurs.

 

Générateur d'air chaud à l'huile: accélérer le séchage

 

Un brûleur à huile, mis en place pour répondre aux questions des agriculteurs sur ce combustible, a servi trop peu (trois fois en une campagne) pour tirer des conclusions sur son fonctionnement. Le générateur permettrait de doubler la quantité annuelle de foin séchée dans la grange.

Coût: 15.821 € pour tout le matériel.

 

Local technique: le centre névralgique

 

La pompe à chaleur siège dans un local technique. Depuis sa mise en route en 2008, elle consomme 1 kWh pour 2,5 kWh produits. Pour être éligible aux aides du PPE, un tel équipement doit produire au moins 3,3 kWh pour 1 kWh consommé. Les compteurs des panneaux solaires et les ballons d'eau (dont un chauffe eau d'appoint électrique) se trouvent dans ce local.

Coût: 5.835 € pour la pompe à chaleur.