«Une présence sur le Web est absolument indispensable, insiste Guy Raffour, PDG de Raffour interactif, cabinet d'étude sur l'e-tourisme. En 2008, près de la moitié des vacanciers ont préparé leurs séjours sur internet.»

Pour toucher ces consommateurs-surfers de plus en plus nombreux (6 foyers français sur 10 ont accès à internet (1), l'accueillant à la ferme se doit de communiquer sur internet.

D'autant plus, selon l'expert, que «le tourisme rural bénéficie d'un créneau exceptionnel avec l'engouement actuel pour l'authentique et le terroir, mais aussi pour des prix plus modérés».

jusqu'au paiement en ligne

Pour être attractif, le site doit être percutant: «Le voyage virtuel précède le voyage réel. Le contenu doit être adapté aux attentes des visiteurs et l'information actualisée en permanence», insiste Guy Raffour.

Selon lui, il faut montrer la ferme, les chambres et les hôtes par des photos ou des vidéos: «Faites transparaître la chaleur humaine et la qualité de votre accueil.» Ne lésinez pas sur les informations pratiques: «Joignez un plan d'accès précis, les coordonnées GPS, affichez les prix, les horaires, les manifestations et attractions des environs en créant des liens sur ces sites.»

Pour Guy Raffour, le service devrait aller jusqu'à la réservation et le paiement en ligne: «31% ont acheté leur voyage en ligne, soit 9,2 millions de personnes en 2008. Une fois qu'il a trouvé l'accueil qui lui convient, le vacancier réserve directement: c'est plus simple et plus rapide.»

Avoir un site est une chose, encore faut-il qu'il soit repéré dans la multitude des pages. L'idée est d'être présent sur le maximum de sites (gratuits) pour être «visible», pour augmenter son «indice de popularité» et donc sa présentation par les moteurs de recherche tels que Google ou Yahoo.

Privilégiez les sites spécialisés en tourisme (office de tourisme, comité régional, chambres de commerce...), le site de la manifestation locale...

Faire partie d'un réseau permet également de bénéficier de son référencement via sa «marque». En Provence, des agriculteurs, membres de groupes de développement, s'agaçaient depuis des années d'être noyés sous l'offre touristique de leur région qui ne mettait pas en valeur leur spécificité agricole.

Ils ont créé leurs propres sites puis, en 2003, un portail collectif «Agrivacances» avec l'aide de la Fédération régionale des groupes de développement agricole. Ils ont fédéré jusqu'à 45 exploitations, pour revenir aujourd'hui à 30 accueillants. Claude Schell, l'agriculteur qui préside le réseau, vient de reprendre le site en main.

Avoir un site est un investissement financier et humain, mais cela vaut le coup pour des accueillants qui ont bien compris l'intérêt du net sur un marché aussi volatil: les séjours à la campagne sont réservés tard, pour quelques jours, sur presque toute l'année. Et pour atteindre le seuil de rentabilité, un gîte doit se louer entre 25 et 34 semaines par an, quand une chambre demande 80 nuitées (2).

(1) Observatoire Médiamétrie, chiffres du 1er trimestre 2009.

(2) Source: agritourisme, dossier APCA de juillet 2008.

 

Véronique Larnicol, agricultrice à Plobannalec (Finistère)

«Pour savoir quels sites marchent vraiment, je surveille les statisques»

Véronique Larnicol loue deux gîtes et deux chambres d'hôtes installés dans un corps de ferme typique du pays Bigouden, contigu à l'exploitation laitière de 50 vaches.

«Nous avons demandé à une petite entreprise locale de créer notre site (coût: 200 euros). Elle l'actualise une à deux fois par an. Nous étions dans le réseau Bienvenue à la ferme mais leurs exigences devenaient trop lourdes. Nous sommes restés chez Gîtes de France (classé trois épis) qui réalise 15% de nos réservations.

Nous nous sommes inscrits sur le site «Toprural» en choisissant une cotisation élevée pour plus de visibilité, soit 365 euros pour six mois. Mais je surveille les statistiques.

Et le site «Homelidays», en lien sur notre page d'accueil, a coûté moins cher (169 euros sur huit mois) et se révèle plus efficace chez nous. Nous avons baptisé notre site «Ferme laitière de Kerlan».

Depuis deux ans, c'est incroyable comme les vacances à la ferme ont le vent en poupe. Nous louons 12 à 14 semaines sans trop de difficultés.»