Semer des cultures intermédiaires pièges à nitrates (Cipan) requiert des techniques relativement simples. Le tout est d'opter pour la méthode la mieux adaptée aux itinéraires techniques et au matériel de l'exploitation.

Semis centrifuge: rapidité

Avant ou après récolte, les semoirs centrifuges constituent la solution la plus rapide pour implanter une Cipan. Attelés à un tracteur ou sur un quad, ils permettent de semer plus de 10 ha/h. Il est possible de les fixer sur un déchaumeur.

Ces outils peuvent être employés avec différents types de graines (crucifères, nyger...). En revanche, ils ne conviennent pas à l'épandage de graines trop petites ou légères comme la phacélie, voire le trèfle.

Une vitesse trop importante risque de briser certaines graines (radis) lors de l'impact sur le disque. Dans le cas de graines assez petites (crucifères) semées sur terrain rugueux, le couvert peut lever sans intervention postérieure.

Un passage de rouleau favorise toutefois le contact terre-graine. Pour d'autres semences, un travail au déchaumeur à 3 ou 4 cm de profondeur est recommandé.

A noter l'absence de régulation de la densité de semis proportionnelle à l'avancement. Peu chers à l'achat, les semoirs centrifuges sont aussi économiques à l'usage. Selon Arvalis-Institut du végétal, le semis en lui-même coûte 2,6 €/ha, auxquels il faut ajouter 19 €/ha de déchaumage et 14 €/ha en cas de travail du sol et de rappui.

Semis avec transport des graines: objectif répartition

Les semoirs centrifuges peuvent pécher par une répartition imparfaite des semences. Les appareils avec transport des graines résolvent ce problème. Mais ces outils induisent un coût et un temps de travail supérieurs à ceux du semis centrifuge.

Le plus souvent montés sur des déchaumeurs, ils travaillent sur 3 à 6 mètres de largeur et possèdent jusqu'à 12 sorties. Des modèles avec transport mécanique ou pneumatique existent.

Différentes sortes de cannelures permettent de travailler avec des graines de toutes tailles. Selon les modèles, il faut tout de même vérifier la compatibilité de ces outils avec les semences de pois et de féveroles.

La densité de semis est proportionnelle à l'avancement. Au-delà de 30 kg de graines par hectare, l'autonomie des trémies peut se révéler limitée. Selon le couvert et le type de sol, on peut placer les sorties de semences entre deux rangées de disques, ou après ces éléments, avant le rouleau.

Semis sous la barre de coupe: deux opérations en une

Il est possible d'adapter les semoirs à transport pneumatique sur la barre de coupe des moissonneuses-batteuses. En termes de temps de travail, la technique présente l'avantage de semer le couvert en même temps que la moisson.

En outre, les semences bénéficient de l'humidité résiduelle. Cela nécessite de ravitailler la trémie pendant la récolte. Si cette opération ne pose pas de problèmes pour certains, d'autres craignent de perturber un chantier aussi crucial que la moisson.

De plus, toutes les espèces ne sont pas adaptées à un semis aussi précoce, le risque étant que les couverts montent à graines. Les petites graines (crucifères, phacélie, trèfle...) se prêtent mieux à cette technique car elles sont plus facilement recouvertes par les chaumes.

Semis conventionnel: grande autonomie

Implanter une Cipan avec un semoir conventionnel permet de ne pas investir dans un matériel spécifique. De plus, la méthode offre une meilleure maîtrise de l'enterrage des graines et une grande autonomie. Toutes les graines peuvent être ainsi semées. L'opération est plus aisée si les pailles ont été enlevées.

Si le semoir est combiné à une herse rotative, un travail du sol superficiel favorise le contact terre-graine. Mais cette technique se révèle onéreuse et chronophage. Un combiné de semis large de 4 m ensemence 2 ha/h. Un semoir TCS est un peu plus rapide et moins cher.

Cas particulier: il sera obligatoire de laisse rles repousses entre un colza et une culture d'hiver. Un déchaumage superficiel (2 ou 3 cm) rappuyé favorisera leur levée.

A chaque solution ses avantages

 

Semis centrifuge:

 

- Quand: avant ou après la récolte.

- Graines: crucifères, céréales, trèfle. Eviter la phacélie.

- Avantages: rapidité, combinable avec le déchaumage.

- Débit: de 2 à 15 ha/h (selon les largeurs et les engins).

- Prix: 2,6 €/ha (hors déchaumage et roulage).

 

Semis avec transport des graines:

 

- Quand: après la récolte, au déchaumage.

- Graines: toutes, attention aux grosses légumineuses.

- Avantages: régularité, combinable avec le déchaumage, contrôle de la profondeur.

- Débit: 3,2 ha/h (sur 4 m de largeur à 8 km/h).

- Prix: 49 €/ha (avec deux déchaumages).

 

Semis sous la barre de coupe:

 

- Quand: pendant la moisson.

- Graines: préférer les petites graines et les espèces à floraison tardive.

- Avantages: régularité, pas de passage spécifique au semis.

- Débit: suit la cadence de la moissonneuse-batteuse.

- Prix: 11 €/ha.

 

Semis conventionnel:

 

- Quand: après récolte.

- Graines: toutes.

- Avantages: autonomie, maîtrise de l'enterrage, pas d'investissement spécifique.

- Débit: à partir de 2 ha/h (avec herse rotative, sur 4 m de largeur).

- Prix: 74 €/ha (combiné de semis et deux déchaumages), 49 €/ha (semoir TCS).

 

 

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