Le Sénat n'est pas tendre avec le ministère de l'Agriculture dans le rapport d'information sur la gestion de l'épizootie de FCO, rendu public à la fin de juillet. Nicole Bricq, élue socialiste de la Seine-et-Marne, y pointe du doigt la «sous-budgétisation» récurrente des crédits destinés à la lutte contre la FCO.

La sénatrice s'est interrogée sur les crédits prévus dès 2006. Elle a réitéré sa question lors de l'examen de la loi de finances pour 2008 (2 millions d'euros prévus). Le directeur général de l'alimentation a bien dû admettre que cette dotation ne «serait pas suffisante pour lutter efficacement».

Des sous-estimations à répétition

Les arguments du ministère, faisant valoir qu'il n'était pas possible de prévoir l'extension de la maladie ou le coût exact de la vaccination, n'ont visiblement pas convaincu la sénatrice. Certes, il était difficile de calibrer avec précision le coût de la campagne de vaccination. Mais qu'en est-il de la surveillance du moucheron qui transporte le virus ou des sérologies? La surveillance seule coûte 2 millions d'euros. Les dépenses engendrées depuis le début de 2008 s'élèvent à 50 millions. Interrogé par Nicole Bricq, Michel Barnier a convenu que «son ministère ne disposait pas des instruments de gestion de crise appropriés aux aléas climatiques, sanitaires et économiques».

L'inconnue bruxelloise

Bruxelles devrait participer au plan français de vaccination à hauteur de 87 millions d'euros, à condition que la Commission en reconnaisse l'efficacité. Espérons que nous n'aurons pas alors à regretter le caractère facultatif de la vaccination retenu par le ministère de l'Agriculture. Ce dernier versera 7 millions d'euros, pendant que les éleveurs en débourseront, eux, 85,3 millions.

Quant à 2009, la sénatrice redoute que la contribution européenne ne chute de façon importante. Il ne s'agira plus de mesures financières d'urgence, mais d'émarger sur une enveloppe commune à d'autres maladies, enveloppe dont le montant est de 187 millions d'euros pour l'ensemble de l'Union européenne en 2008.

 

Virus en pleine forme

Si le programme de vaccination prend du retard, ce n'est pas le cas du virus. Ce dernier gagne du terrain depuis la reprise de la circulation virale. Le ministère a recensé 3.000 nouveaux cas en juillet. L'an dernier, c'est en septembre que le nombre de foyers avait explosé.