SÉCURITÉ. «Le bâtiment est totalement fermé. Même si un animal arrivait à sortir de sa case, il ne pourrait pas sortir errer sur les routes ou dans les cultures voisines», indique Olivier Boisseau (à droite), en compagnie de Stève Girard, du groupement des éleveurs de l'Ouest.

«Je n'ai besoin que de 2,5 kg de paille par jeune bovin et par jour dans mon nouveau bâtiment», se félicite Olivier Boisseau, de Nueil-les-Aubiers, dans les Deux-Sèvres. C'est à peu près la moitié des besoins d'une stabulation sur litière accumulée. Ceci grâce à une pente de 4% qui assure l'évacuation du fumier par les animaux vers un couloir de raclage de 3 mètres, situé à l'arrière des cases. «Les taurillons ne sont pas plus sales pour autant», précise Olivier. Il suffit de pailler à bon escient. En été, quand le temps est sec, je paille tous les deux ou trois jours. L'hiver, je passe tous les jours.»

Pas de «chamaille»

La pente ne provoque pas de problème d'aplomb non plus. «Je pense même qu'elle est bénéfique pour préserver le calme dans le bâtiment, poursuit-il. Les bagarres sont rares. Les animaux se craignent plus, dans la mesure où ils sont moins à l'aise sur le béton. Le risque de glisser est plus grand que lorsqu'ils ont les pattes enfoncées dans le fumier.» Les murs de séparation des cases en murs banchés sur 1,80 mètre sont là aussi pour contenir une éventuelle agitation au sein d'une case. Les animaux ne se voient pas et communiquent difficilement leur énervement. «Ces parois facilitent aussi l'évacuation du fumier. Avec des barrières en tubulaire, le glissement vers la zone de raclage doit être plus délicat», ajoute Olivier.

1.635 euros par place

Le revers de la médaille, c'est le coût de l'installation. «J'ai déboursé près de 1.635 € par place», indique l'éleveur. Cela représente environ 140 €/m². «A titre indicatif, et pour une capacité équivalente, un bâtiment sur litière accumulée aurait coûté 25% moins cher», assure Stève Girard, responsable du service "bâtiment-environnement" du groupement des éleveurs de l'Ouest. La fumière, indispensable à ce système, est gourmande en surface et explique son coût plus élevé. «La paille que j'économise tous les ans me servira à financer cette fumière. Et au bout de dix ans, les économies seront tout bénéfice pour moi», se réjouit Olivier. Stève Girard rappelle que 2,5 kg par jeune bovin et par jour représentent un peu plus de 96 tonnes de paille par an (2,5 kg x 96 taurillons x 1,1 bande x 365 jours). A 0,06 €/kg, l'économie s'élève à près de 5.700 € par an.

 

 

Une structure métallique

Pour la structure, Olivier a porté son choix sur le métal. «Sa durée de vie est plus longue que celle du bois et il ne se déforme pas. L'ambiance n'est pas plus froide pour autant. J'ai aussi choisi une toiture en tôle (voir l'encadré), plus légère et rapide à poser que le fibrociment. Elle devrait aussi mieux résister au temps et autorise des poutres beaucoup plus légères.»

Plus grande solidité aussi pour les murs, qui sont en béton banché plutôt qu'en parpaings ou en préfabriqués. «C'est une opportunité que m'a offerte mon maçon, précise-t-il. L'étanchéité de la fumière est meilleure, mais le montage est plus long et le coût plus élevé. J'ai participé aux travaux, ce qui a allégé un peu la facture (de 3.000 €).»

Après quelques mois de fonctionnement, Olivier apprécie surtout le confort de travail de sa nouvelle installation. «Il ne me demande qu'une petite heure de travail tous les jours», assure-t-il. Il y a moins d'urgence à gérer. Le paillage quotidien n'est pas indispensable. Le raclage ne prend qu'une dizaine de minutes une fois par semaine. «Je peux aussi tout faire tout seul. Grâce à un système de barrière, les taurillons sont conduits vers un couloir de contention pour effectuer les traitements. Je ne suis jamais en contact avec eux, ce qui est sécurisant.»

 

Des tôles disjointes pour la ventilation

Les entrées d'air s'effectuent par le bardage à ventelles et les sorties par les ouvertures de 1,8 cm d'espacement entre les tôles de la toiture. «Je suis très content de la stabulation de mes 70 charolaises, qui fonctionne de cette manière. Je n'ai jamais rencontré de gros problèmes respiratoires.» Les ouvertures procurent une bonne luminosité. Elles ne posent pas de problèmes d'humidité pour autant, même lors de gros orages. «Cette technique implique néanmoins que le bâtiment soit toujours rempli. Il fonctionne parfaitement lorsqu'il est sous pression», explique Stève Girard. Les ventelles, qui ont tendance à s'empoussiérer, imposent un passage au nettoyeur à haute pression une fois par an.

 

 

CIRCULATION D'AIR. Il rentre par les ouvertures du bardage à ventelles et sort par les espaces de 1,8 cm entre les tôles de la toiture.

 

 

Coût: 156.712 euros

- Maçonnerie: 57.000 €

- Charpente et couverture: 47.500 €

- Bardage: 18.142 €

- Terrassement: 15.000 €

- Evacuation des eaux pluviales: 8.900 €

- Equipement intérieur: 5.700 €

- Electricité, plomberie: 2.700 €

- Etude: 1.770 €