Philippe Mounier, céréalier à Damvix, en Vendée, s'est équipé il y a deux ans d'une cellule sécheuse Sukup d'une capacité de 284 tonnes de maïs humide. Il a ainsi traité, en 2005, 210 tonnes de blé dur et 720 tonnes de maïs.

Après deux campagnes entachées par quelques accidents de surséchage, l'agriculteur possède une petite expérience quant à l'utilisation de la cellule. «Mon maïs est séché à 55°C. A cette température, le grain ne subit pas de choc thermique et l'amidon n'est pas détérioré. J'envisage maintenant de vendre ce maïs en direct à des ateliers de gavage. Cette année, au bout de trente heures, j'ai descendu son humidité de 22 à 16-17%. Je le laisse ensuite se reposer vingt-quatre à quarante-huit heures avant de lui injecter de l'air ambiant frais et sec pour atteindre une humidité de 15%», détaille-t-il.

Il ajoute que les brûleurs ne peuvent s'allumer lorsque le système de brassage ne fonctionne pas. Ainsi il évite de griller le grain en contact avec le fond perforé. Enfin, il contrôle l'humidité en effectuant différents prélèvements sur le tas de grains pour décider de l'arrêt du séchage.

Cette année, Philippe Mounier estime avoir consommé 600 à 700 grammes de gaz par quintal de maïs sec en partant d'une humidité de 21 à 22%. L'an passé, où le maïs était à 28-30% d'humidité, il lui a fallu 1,6 kg de gaz par quintal.

Gagner en autonomie et en polyvalence

 

L'autonomie de cette cellule l'a aussi orienté dans le choix de son système de séchage. «Le séchoir à colonne m'aurait obligé à plus de sur- veillance. Je n'ai pas besoin d'alimenter ma cellule en permanence et j'ai choisi une capacité qui me permet de sécher mon maïs en quatre fournées, environ 20 ha à chaque tour. L'entrepreneur vient ainsi à chaque reprise pour une journée entière de récolte. A raison de trois jours par fournée, je consacre donc une journée à la récolte et au chargement de la cellule sécheuse, et deux jours pour broyer et labourer la parcelle. Cette organisation est primordiale pour moi qui suis obligé d'effectuer le plus tôt possible mes travaux en zone de marais», argumente Philippe Mounier.

 

Il apprécie également la polyvalence de sa cellule sécheuse. Ainsi, il l'utilise parfois à moitié remplie. «Avec ce système, je ne suis pas obligé de laisser attendre le grain dans la cour. Il est mis au fur et à mesure dans la cellule, que je peux ventiler avant de la remplir. Et si l'air ambiant est trop humide, je peux simplement commencer le séchage et compléter ensuite la cellule sans problème, car les vis verticales mélangent le maïs déjà en partie séché avec celui encore humide», précise-t-il.

Faciliter la récolte du blé dur

La cellule sécheuse lui permet de récolter son blé dur à 18-18,5% d'humidité. Il peut le déshumidifier en envoyant uniquement de l'air ambiant ou mettre en route le séchoir si nécessaire. Il joue alors sur la température et la durée de séjour pour ne pas sursécher ou dénaturer le blé. Ce système ne demande pas une longue mise en route comme peut le nécessiter un séchoir continu où il faut passer deux fois les premières graines dans la colonne.

Pour améliorer le séchage de telles graines, qui ne doivent perdre que quelques points d'humidité, Philippe Mounier doit installer un volet sur l'une des deux unités de séchage. En condamnant l'une d'entre elles, il pourra faire fonctionner l'autre pour contrôler le séchage avec plus de précision, puisque l'air propulsé ne pourra pas s'échapper par la seconde unité de séchage alors éteinte.

 

Une vidange sans peine

«Avec un débit de 100 t/h, la vis de vidange, placée sous le plancher, me permet de vider rapidement la cellule. Il me suffit pour cela d'ouvrir une trappe pour l'alimenter. Une vis racleuse permet ensuite d'éliminer les grains résiduels. Il ne reste ensuite qu'une pellicule de céréales de 5 cm à balayer», témoigne Philippe Mounier. Il a associé à cette cellule sécheuse, qui lui offre une capacité de stockage en plus du séchage, une autre cellule de stockage. «J'ai voulu me passer d'un stockage à plat. Le plancher évite aux grains d'être en contact avec le béton et de subir la remontée d'humidité. La ventilation se fait aussi sur toute la surface, contrairement à un système par gaines enterrées. Par ailleurs, je n'ai pas eu de bâtiment à construire et j'évite l'installation de filets ou la présence de traces d'huile dans le tas», explique Philippe Mounier.

 

 

Une hygrométrie homogène dans toute la cellule

La cellule dispose d'un plancher perforé par lequel est propulsé, sur toute la surface, l'air chaud produit par deux unités de séchage. Pour éviter la condensation, des gaines sont placées verticalement et à intervalles réguliers tout autour de la paroi pour laisser monter une partie de cet air sur les côtés. Simultanément, le grain est brassé de bas en haut par quatre vis verticales. Ces vis qui courent sur toute la hauteur sont montées sur un bras qui pivote par rapport à un axe central. Afin d'atteindre toutes les zones de la cellule, ces vis se déplacent aussi sur le bras. Ainsi le grain est remonté à la surface, ce qui permet une homogénéisation de la température et de l'humidité du lot. Par sécurité, le bras arrête de se déplacer lorsque l'une des vis risque de se casser en s'inclinant trop. Ainsi, le bras donne le temps à la vis qui continue de tourner de revenir à la verticale. Deux ventilateurs de 10 ch propulsent l'air chaud produit par deux générateurs au gaz. Un capteur de température au niveau du plancher assure l'allumage et l'arrêt automatique des brûleurs.