«Avec la douceur du mois d'octobre, les blés semés fin septembre ou début octobre parviennent au stade début tallage, constate Benoît Delsuc, ingénieur Arvalis à Bourges. Dans le même temps, les adventices se sont bien développées, aussi nous conseillons à chacun de réaliser un diagnostic à la parcelle afin de choisir le type d'intervention nécessaire en visant en priorité les graminées.»
Dans l'Eure et la Seine-Maritime, où les blés ont levé en partie dans le sec, les plus avancés atteignent 3 feuilles quand d'autres pointent. «Les mauvaises herbes ont connu les mêmes difficultés mais sont bien présentes en semis précoces, assure Jean-Pierre Cohan, d'Arvalis à Rouen. Et certaines parcelles dans l'Eure sont envahies de repousses de lin à un stade déjà avancé.»
Coûteuses résistances
Il en coûtera un minimum de 45 €/ha pour se débarrasser du ray-grass résistant, avec le mélange chlortoluron 1 500 g + Défi 2,5 l, qui peut être appliqué dès le stade 2 feuilles des variétés de blé tolérantes au chlortoluron.
«La sélectivité parfois limite du mélange est améliorée avec un lit de semences homogène, mais il existe toujours un risque, notamment dans les limons battants, prévient Jean-Pierre Cohan. En postlevée dans notre région, nous préconisons de ne pas dépasser 1.000 g de chlortoluron et 1,5 l de Défi. Aucune solution efficace n'est applicable à l'automne sur les variétés sensibles au chlortoluron.»
Racinaires à la peine
«Dans les parcelles peu infestées, nous recommandons un programme de type isoproturon 1 000 g + 0,5 l de First ou, si les températures sont douces, l'emploi de foliaires type Célio 0,4 l + huile ou Puma LS 0,4 l + huile, explique Jean-Pierre Cohan. Quant aux repousses de lin, nous allons tenter un nettoyage avec des antidicots d'automne tels que Carat, Quartz GT...»
Lorsque les premiers centimètres de sol demeurent relativement secs, comme en Champagne crayeuse et dans la Haute-Marne, les produits racinaires perdent de leur intérêt. «Sur des blés à 2-3 feuilles, il nous semble préférable d'intervenir avec des foliaires type Célio 0,2 – 0,3 l/ha + huile ou profiter des conditions très poussantes pour utiliser des sulfonylurées (Atlantis ou Archipel) dans les parcelles envahies de résistantes, estime Lancelot Leroy, ingénieur Arvalis à Châlons-en-Champagne. Il est possible de les associer avec First ou Allié, selon les dicots en présence.»
Brome: double application«La technique de lutte "idéale" face au mélange brome + vulpin repose sur une double application de sulfonylurées au printemps comme Atlantis puis Attribut, explique Benoît Delsuc. Toutefois, si le brome concurrence sévèrement le blé, il est possible d'utiliser Atlantis 0,3 kg/ha + huile dès l'automne en réservant Attribut pour la fin de l'hiver. Cet usage d'Atlantis est toutefois déconseillé par la firme. Son efficacité à cette époque est plus irrégulière, notamment si le temps suivant le traitement devient moins poussant.» |
La famille des sulfonylurées arrive sur orge«L'arrivée de la famille des sulfonylurées sur orge devrait faciliter le désherbage des parcelles très infestées de graminées résistantes ou non, où nous ne disposions que des urées substituées et de cer- tains foliaires parfois bien insuffisants, se félicite Jean-Pierre Cohan. Attention toutefois au respect des prescriptions afin d'éviter les problèmes de phytotoxicité.» Après plusieurs campagnes sans nouveauté, les orges d'hiver bénéficient désormais de l'homologation d'Oklar à dose modulable entre 10 et 15 g/ha et Lexus XPE entre 15 et 20 g/ha du stade 2 feuilles au 15 décembre, date butoir. |