Le marché des engrais azotés traverse une période de fortes turbulences, alimentée par une succession de crises géopolitiques. L’attaque d’Israël contre l’Iran a provoqué l’interruption immédiate des exportations d’urée iranienne, un acteur majeur sur ce marché. Simultanément, Israël a cessé ses livraisons de gaz à l’Égypte, privant les usines locales d’un approvisionnement énergétique vital pour la production d’urée. En réaction, ces sites ont été contraints d’arrêter leur activité, réduisant davantage l’offre mondiale.
À cela s’ajoutent les perturbations continues liées à la guerre en Ukraine, avec deux attaques ciblées sur des installations russes de production d’urée. L’ensemble de ces événements a fait bondir les prix de l’urée de plus de 80 €/t en seulement dix jours, illustrant la nervosité extrême des marchés.
Les autres segments du marché des engrais azotés ne sont pas épargnés. En solution azotée, les tensions se cumulent : d’un côté, les restrictions d’importation russes dues aux taxes européennes, de l’autre, le renchérissement du gaz — désormais au-dessus de 40 €/MWh — qui alourdit les coûts de fabrication. Les prix de l’ammonitrate, bien que les échanges restent limités, suivent également cette tendance haussière. Dans ce contexte instable, les agriculteurs doivent s’attendre à une forte volatilité et à une disponibilité plus restreinte des engrais azotés.