Dès son installation en 2013, Anselme Basset s’est lancé dans la construction d’un bâtiment neuf pour travailler confortablement et améliorer le bien-être de ses brebis. « Mon objectif a toujours été de préserver ma santé et celle de mes bêtes. Je veux pouvoir exercer mon métier dans une ambiance saine et agréable », explique-t-il.

Sa bergerie de 1 300 m2 a donc été soigneusement réfléchie. « J’ai fait le choix d’une charpente bois en lamellé-collé d’un seul tenant à 20 % de pente, bien moins que ce qui est pratiqué habituellement. Cela m’a permis de diminuer le volume total du bâtiment, tout en conservant un pourcentage de pente suffisant pour faire face aux importantes chutes de neige.

Associée à une bonne isolation, cette masse globale réduite me permet de mieux gérer les températures intérieures, aussi bien l’hiver que l’été », explique-t-il. La toiture est entièrement isolée avec des panneaux sandwichs de 40 mm d’épaisseur. « Couverts d’un bac acier isolé, ils garantissent une isolation thermique optimale et limitent les écarts de température. » Les murs sont en bardage bois dans leur partie basse, et en panneaux translucides alvéolés d’un centimètre d’épaisseur dans leur partie haute.

Un système de ventilation performant a également été mis en place. Il combine des volets d’aération mobiles d’une quarantaine de centimètres de haut disposés à mi-hauteur sur les murs, et de lanterneaux sur la toiture qui s’ouvrent à convenance. « Ils permettent d’assurer un renouvellement de l’air sans vitesse excessive. C’est primordial pour assurer l’évacuation de l’humidité et des gaz toxiques, sans gêner les animaux tout en leur garantissant les meilleures conditions sanitaires possible. Je n’ai jamais eu de problème d’humidité ou de condensation sur les murs, même quand la bergerie est pleine. »

Orientation choisie

L’orientation du bâtiment a aussi été choisie avec justesse. « Situés à 800 m d’altitude, nous sommes dans un secteur où le vent du nord souffle fort et régulièrement. Les ouvertures ont donc été orientées à l’est et à l’ouest. Les entrées sont saines pour les brebis. Nous avons ainsi réduit les problèmes de piétin. »

Il règne dans la bergerie une ambiance lumineuse et confortable. « Depuis sa construction en 2014, je n’ai jamais ressenti à l’intérieur de chaleur étouffante, ou inversement des températures négatives. Cet hiver, alors qu’il faisait -10 °C à l’extérieur, avec toutes les brebis dedans, le thermomètre intérieur affichait + 3°C, alors même qu’il n’y a aucun système de chauffage », assure Anselme. Autres avantages : aucune résonance acoustique, ni d’odeur désagréable et étouffante, comme c’est le cas dans des bergeries mal aérées.

De plus, l’aménagement intérieur du bâtiment a aussi été conçu pour faciliter les tâches quotidiennes. « J’ai créé en quelque sorte deux bergeries identiques dans un seul bâtiment, explique-t-il. Cela me permet de fonctionner facilement avec deux lots. »

Confort de travail

Les deux mangeoires mécanisées permettent l’alimentation des brebis sans pénibilité et sans gaspillage. Des vis sans fin agricoles alimentent deux nourrisseurs roulants disposés sur les mangeoires, permettant gain de temps et d’effort. « On peut facilement distribuer les aliments sans se faire bousculer par les bêtes. » Un couloir central d’1,50 m, au milieu du bâtiment, permet quant à lui un accès facilité aux 32 cases d’agnelage mobiles. « Pas besoin d’escalader les barrières pour alimenter ou soigner les agneaux, précise-t-il. L’absence de poteaux à l’intérieur du bâtiment, y compris contre les murs, facilite l’entretien et le passage des engins. » À l’extérieur, un camembert autoconstruit simplifie le chargement des agneaux. Anselme réfléchit, d’ores et déjà, à l’améliorer avec un système de pesée pour être plus efficace lors du tri. « Être passionné par son métier ne signifie pas se ruiner la santé ! »

Côté investissement, Anselme avait chiffré ce projet à un peu plus de 250 000 €, livré clé en main. Mais l’ensemble des frais liés à cette nouvelle bergerie ont pu être considérablement réduits. « Hormis la charpente et la toiture, j’ai tout construit moi-même. » L’investissement total s’est finalement élevé à 209 000 €, dont 137 000 € pour la structure.