Horsch, Bednar, Grégoire-Besson, Kverneland, Sulky, ces constructeurs ont tous un point commun. L’organe principal qui compose certaines de leurs machines - les disques - provient des Forges de Niaux. Nous avons rendu visite à cette entreprise de l’ombre du machinisme agricole. Enclavée au fond d’une vallée ariégeoise, l’établissement façonne des outils agricoles depuis 1881.
Des produits durables
À l’origine, les bêches étaient l’outil principalement forgé. La production s’est progressivement concentrée sur les disques, ce qui a permis aux Forges de Niaux de devenir la référence en matière d’innovation pour ce type de produits. La dernière preuve en date est le brevet Niaux 200. « Notre objectif est de fabriquer des disques qui, de par leur durabilité et leur fiabilité, auront un faible coût à l’hectare pour l’agriculteur », explique Julien Grenier, le chef des ventes. Et c’est le cas avec Niaux 200. Ce chiffre correspond à l’indice de dureté en newton par millimètre carré. Plus il est élevé, plus l’outil résiste à l’usage.
« Toute la difficulté est d’avoir un disque très dur aux extrémités pour limiter l’usure, tout en conservant une souplesse du métal au centre, pour éviter les casses liées aux contraintes exercées par le moyeu », détaille Julien Grenier. L’entreprise a donc créé une méthode de traitement thermique pour obtenir ces caractéristiques pour les Niaux 200.
L’outil est d’abord chauffé dans un four automatisé, puis refroidi brutalement à l’eau. Un procédé dont les détails restent secrets et qui a été réalisé en grande partie à l’aide des nombreux robots composant l’usine. L’arrivée de ces derniers n’a pas perturbé l’emploi au sein de l’entreprise. Les salariés ont suivi des formations pour passer d’un poste manuel à un poste de manipulation des automates.
Échangeravec les utilisateurs
La société ne vend pas ses disques au client final. Elle s’adresse aux constructeurs de machines agricoles. Elle veut toutefois se rapprocher des exploitants. « Bien que nous ne pratiquions pas la vente directe, les agriculteurs restent les décideurs. Nous souhaitons les convaincre de la qualité de nos produits, afin que cela devienne un argument de vente pour les constructeurs », confie Yvan Serrano-Clastres, le directeur marketing.
Dans cette optique, l’entreprise participera au Sima. Elle souligne l’importance du contact : « Être présent sur les salons permet d’échanger avec les utilisateurs. Nous identifions leurs besoins et nous en apprenons davantage sur les contraintes et les conditions d’emploi afin d’améliorer nos produits. »