Les essais le prouvent : les biosolutions apportent un plus dans la conduite des cultures, mais leur efficacité peut varier d’un contexte parcellaire à un autre, d’une année climatique à une autre. D’où la nécessité de raisonner leur application au cas par cas. Pour caler le programme fongicide de sa culture de blé, par exemple, plusieurs clés d’entrée sont à prendre en compte : la situation de la parcelle, l’assolement, la sensibilité de la variété aux maladies, le risque lié aux conditions climatiques de l’année, la nature du sol, le potentiel de rendement attendu et les traitements envisagés. Le recours à des stimulateurs de défense des plantes peut, en effet, aider la plante à passer des caps difficiles et, ensuite, à mieux résister à certains stress.

En T1 sur blé, pour contrôler la septoriose

En culture de blé, la septoriose reste la maladie la plus préjudiciable. La chimie peut s’avérer incontournable si, en plus, un risque piétin-verse est avéré. À l’inverse, en cas de risque piétin-verse faible ou si l’objectif de rendement est inférieur à 60 q/ha, une solution de biocontrôle peut tout à faire suffire pour le premier passage du programme fongicide. D’autant que cette stratégie permet de contourner les phénomènes de résistance, de plus en plus présents avec les grandes familles chimiques utilisées contre la septoriose. Dans tous les cas, l’enjeu est de raisonner aussi en termes d’investissement : ne pas dépasser 30 ou 35 €/ha pour le T1. Certaines années, le premier passage pourrait même être évité ce qui, dans bon nombre de régions, n’était cependant pas le cas cette année.

Contre les pucerons sur épis, observer avant de traiter

Le recours à des spécialités de biocontrôle peut aussi être envisagé pour gérer les populations de pucerons sur épis dans les blés. Là encore, pas de traitement systématique. Tout commence par l’observation et le comptage du nombre de ravageurs présents sur chaque épi. Vient ensuite l’identification d’éventuels auxiliaires. Selon leur nombre, un traitement peut, ou non, être appliqué, dans un délai plus ou moins rapproché, avec une solution de biocontrôle seule ou, si cela ne suffit pas, en recourant à une association avec la voie chimique. Dans tous les cas, cela se fait étape par étape pour une utilisation optimisée et raisonnée des spécialités à disposition. L’enjeu étant de ne pas laisser les populations de ravageurs prendre le dessus. Le tout, pour préserver quantité et qualité de la récolte.

Améliorer la vigueur au départ des cultures de printemps

Sur maïs, orge de printemps et tournesol, la biostimulation favorise une bonne vigueur au démarrage des cultures. En orge, par exemple, il est possible d’appliquer un éliciteur sur semences, de type Chitosol à la dose de 50 ml/q pour un litre de bouillie, avec un effet bactéricide et fongicide. En maïs, les experts de Soufflet Agriculture conseillent plutôt une application avant le stade 4 feuilles : de la levée au stade 4 feuilles, un apport de Rise P à 150 g/ha, pour rétablir la teneur en phosphore, ou Start Boost Maïs à 4 l/ha, au stade 4 feuilles, pour valoriser les apports de N, P, Zn et d’algues en foliaire. En tournesol, préférez une application au stade 2 feuilles, en combinant plusieurs spécialités (Ocase, Savon noir, Oligoplex, purin d’ail...) pour profiter de leurs actions sur la nutrition foliaire et racinaire avec un plus dans la gestion des corvidés.