Sécheresse, épisodes cévenoles, chutes de grêle et vents violents de plus en plus fréquents, crises énergétique et écologique… Des difficultés, qui, d’après le rapport du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable de juillet 2020, auront des effets de plus en plus marqués sur l’agriculture. Autant de paramètres auxquels les agriculteurs doivent désormais faire face, et intégrer dans leurs méthodes de production.

C’est pourquoi, depuis 2019, AMDA Energies, spécialisée dans l’agrivoltaïsme, s’engage et accompagne les agriculteurs désireux d’adopter de nouvelles pratiques, afin, de construire ensemble, des solutions durables pérennisant le secteur agricole en apportant une réponse aux impacts provoqués par le changement climatique qui sont susceptibles de toucher, d’ici quelques années, plus de 130 000 exploitants en COP (Céréales – Oléagineux – Protéagineux).

Comme l’explique Monsieur Mallet, agriculteur dans le département du Tarn-et-Garonne et spécialisé en grandes cultures bio en sec, l’objectif pour lui, comme pour beaucoup d’autres agriculteurs, est de pouvoir s’adapter tout en sécurisant son rendement et en rentabilisant son exploitation.

DES PROJETS LAUREATS DE L’AO CRE INNOVATION

Par définition, l’agrivoltaïsme correspond à l’association entre production agricole et énergétique. Cela se traduit par la mise en place de d’ombrières agricoles spécifiques sur une parcelle agricole.

AMDA a donc pour objectif de favoriser la synergie entre le système agrivoltaïque et la production agricole afin de garantir une amélioration de celle-ci, tout en produisant une énergie renouvelable compétitive.

C’est ainsi, que 3 exploitations, respectivement situées sur les communes de Maubec (82), Lapenche (32) et Solomiac (32), ont décidé de se tourner vers le secteur de l’agrivoltaïsme. AMDA Energies les accompagne donc dans la mise en place de ces projets, à savoir, des sites de production de 3 MW qui sont désormais lauréats de l’Appel d’Offres de la Commission de la Régulation d’Energie (AO CRE) Innovation.

DES SOLUTIONS AUX ENJEUX CLIMATIQUES ET AGRONOMIQUES

Effectivement, il existe de nombreux avantages agronomiques et météorologiques à installer des structures agrivoltaïques au-dessus de ses cultures, à commencer par :

  • La protection de ces dernières lors de phénomènes météorologiques extrêmes
  • La réduction des risques de maladies fongiques lors des pluies persistantes.
  • La limitation de l’évapotranspiration lors des sécheresses
  • La réduction des périodes de grand stress hydrique puisque la quantité d’humidité du sol sous les panneaux y est plus élevée que la moyenne.
  • L’évolution de la température du sol et de l’air sous ombrage par rapport au plein soleil. Ainsi, en fonction des périodes de l’année, l’air est plus frais sous panneaux en été et plus doux en hiver.

DES TECHNOLOGIES INNOVANTES AU SERVICE DE L’AGRICULTEUR

AMDA a décidé d’avoir recours à des technologies innovantes, lui permettant ainsi de mettre au service des agriculteurs, des panneaux et des systèmes de pilotage s’adaptant parfaitement à leurs méthodes de conduite culturale et optimisant la croissance des cultures. Et ce, via une photosynthèse suffisante et une protection des cultures pertinente, prioritaires par rapport à la production et au rendement électrique des panneaux.

Plus concrètement, il s’agit d’une structure pivotante répondant aux besoins physiologiques des plantes ainsi qu’aux contraintes de mécanisation.  Son système permettant l’inclinaison des panneaux rend possible le passage d’engins agricoles (orientation verticale), appuyé par un espace inter-rang suffisamment large. Développée par l’entreprise IDEEMATEC en Allemagne, elle est composée de tables de trackers situés à 3,5 mètres du sol.

L’inclinaison des panneaux offre également un partage lumineux équitable entre les cultures et les cellules photovoltaïques grâce au pilotage en temps réel des panneaux en fonction des besoins des cultures. En effet, l’objectif est de pouvoir intégrer les connaissances agronomiques et d’élaborer un algorithme capable de déterminer la position optimum des panneaux en fonction des besoins culturaux. C’est pourquoi le projet prévoit de s’adapter grâce aux données récoltées en direct par les stations météorologiques placées sous les panneaux puis transmises automatiquement aux modèles d’ITK. De cette manière, les panneaux peuvent être orientés à l’horizontal en cas d’intempéries et à la verticale pour un effet brise-vent (ou dans le cas de pluies afin d’assurer l’infiltration de l’eau dans le sol). En période de stress hydrique, les panneaux n’auront qu’à être orientés de manière à créer de l’ombre (tracking ordinaire). En revanche, en période de croissance, ces derniers s’inclineront de façon à augmenter l’irradiance reçue par les cultures (anti-tracking) et en assurer le bon développement.

De plus, l’exploitant peut également intervenir lui-même à tout moment via l’interface mobile, et en particulier, en cas d’aléa climatique de type grêle.

« Ces technologies sont considérées comme des équipements agricoles. C’est pourquoi nous nous entourons tout au long du projet des chambres d’agriculture et des coopératives » explique la responsable de développement d’AMDA Véronique Oulha.

UN PROJET ET DES AGRICULTEURS ACCOMPAGNES

En effet, AMDA a souhaité s’entourer des partenaires des agriculteurs afin de déterminer, avec eux, le choix des cultures sous panneaux. Cela leur permet de définir, ensemble, le pilotage automatisé, basé sur une modélisation de la croissance des cultures dans l’environnement agrivoltaïque visant à créer les meilleures conditions microclimatiques pour les cultures. A titre d’exemple, sur l’exploitation située sur la commune de Solomiac, son exploitant et son partenaire, ont réfléchi à une rotation sur 3 ans avec en année 1 du seigle (CIVE) puis du tournesol, l’année suivante du blé et la troisième année des pois chiches.

Le suivi agricole du projet et de la zone témoin sur quelques années est assuré par l’INP Purpan qui s’engage à analyser les données de l’expérimentation et à en élaborer des conclusions.

L’EVOLUTION DU SYSTEME

Le système, adapté aux exigences de l’agriculteur et de ses partenaires, a vocation à être déployé sur des cultures ayant un besoin d’adaptation. Le potentiel de l’agrivoltaïsme s’exprime pleinement dans les zones de forts stress hydrique et thermique, et dans lesquelles les changements climatiques et épisodes extrêmes ont un effet important. Ainsi, l’agrivoltaïsme est désormais reconnu par l’Etat comme service direct à l’agriculture. En effet, l’Assemblée nationale a adopté, en début d’année, le projet de loi relatif à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, intégrant, en son article 11, un encadrement juridique de l’agrivoltaïsme, faisant de ce dernier, un outil agricole avéré devant rendre un service direct à l’agriculture.

 

Contenu rédigé par AMDA ENERGIES