«Nous sommes favorables au développement des énergies renouvelables. J’ai un bâtiment couvert de panneaux solaires et je réfléchis à un deuxième projet en toiture. Mais pas sur des terres naturelles ou à vocation alimentaires », lance Maxime Breuillaud, co-secrétaire général de Jeunes agriculteurs (JA) de l’Indre, en marge d’une conférence de presse le 23 février à Levroux. Ce message fait l’unanimité du côté de la Confédération paysanne, de l’association Indre nature et des agriculteurs bio (GDAB).
Face à l’essor rapide des projets, la profession agricole, avec les services de l’État et l’association des maires, a élaboré une charte, signée en novembre 2019. Un recensement des terrains concernés aurait dû voir le jour l’an passé. Il est en cours de réalisation. « Nous demandons un moratoire des projets le temps que ce recensement soit effectif. Les terres cultivables doivent permettre d’installer des paysans », ajoute Robin Doublier, co-porte-parole de la Conf’ 36.
Dans la charte, les sites artificialisés, dégradés et en toiture sont privilégiés, puis viennent les friches et, en dernier recours, les terres agricoles pour l’agrivoltaïsme. Selon Ralph Tricot, chef de projet photovoltaïque à JPEE : « Cet ordre est respecté. De nombreuses carrières ou décharges sont déjà équipées. »
Du lavandin
Un projet est dans le collimateur : celui de Philippe Mérigot, à Mâron, soutenu par la métropole de Châteauroux. Cet agriculteur possède 34 ha de noisetiers et 39 ha de terres agricoles en friche depuis 2003. Il souhaite y développer un parc photovoltaïque avec du lavandin en interrangée (un tiers de la surface). Est-ce un projet agrivoltaïque ? La chambre d’agriculture demande des garanties supplémentaires sur la commercialisation du lavandin et la pérennité du projet agricole. Le permis de construire est en cours d’instruction. Une dizaine de projets au sol serait à l’étude dans l’Indre. Aude Richard