Le 20 juillet, la Cour des comptes et la chambre régionale des comptes ont présenté leur rapport d’évaluation de la politique publique de lutte contre les algues vertes en Bretagne, à Saint-Michel-en-Grève (Côtes-d’Armor), dans la baie de Lannion, l’une des huit baies concernées par le phénomène.
Le constat est sans appel : les différents plans d’action n’ont pas eu les effets escomptés. Il est partagé pour l’essentiel par la chambre régionale d’agriculture de Bretagne. Le principal échec est lié au manque de moyens alloués par l’État. Sur les 109 millions d’euros dépensés, seulement 13 % ont été orientés vers l’agriculture. « On ne peut pas afficher des objectifs ambitieux sans y mettre de moyens », explique Edwige Kerboriou, agricultrice à Plouzélambre, vice-présidente de la chambre régionale d’agriculture, rappelant que « 80 % des agriculteurs sont engagés ». En revanche, les exploitants ne partagent pas le constat d’une baisse des contrôles (- 73 % sur dix ans) dans les baies où se développent ces algues. « Nous ne pouvons pas laisser dire cela, alors que l’État peut contrôler de façon dématérialisée via la déclaration annuelle des flux d’azote en élevage », souligne Didier Lucas, président de la chambre d’agriculture des Côtes-d’Armor.