Alimentée par 5 500 hectares de cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cives) pro­duites par 155 exploitations (grandes cultures et polyculture-élevage), l’unité de méthanisation à injection directe de Cérilly (Côte-d’Or) doit être mise en service en 2023.

Monté en partenariat avec les trois coopératives de l’Alliance BFC (Bourgogne du Sud, Dijon Céréales, Terre Comtoise) et le groupe danois Nature Energy, le méthaniseur aura une puissance de près de 2 400 Nm3/heure. Soit l’équivalent du chauffage de 15 000 foyers. Destinés à constituer les premiers stocks, les semis de seigle fourrager se feront dès septembre 2021. Cette espèce rustique à pousse rapide permettra de libérer le terrain suffi­samment tôt en mai pour implanter une culture dite « principale ». Celle-ci sera tout d’abord conduite à l’économie.

Des menues pailles, dont la récolte contribuera à nettoyer les champs, et des issues de céréales des silos de la coopérative seront aussi valorisées. Le digestat 100 % solide reviendra sur les exploitations situées dans un rayon moyen de 20 km autour du méthaniseur.

En diversifiant les rotations, les Cives doivent contribuer à apporter des solutions agronomiques, ainsi qu’un complément de revenu dans un secteur en difficultés face au changement climatique et aux impasses techniques (pertes de solution en insecticides sur colza, baisse de rendement).

Choix du seigle fourrager

Le produit brut attendu est de 700 à 1 100 €/ha selon les rendements et les prestations effectuées ou non par l’agriculteur (lire l’encadré). « Garanti sur quinze ans, le prix des Cives sur pied sera le même pour tous », souligne Laurent Druot, l’un des chargés du dévelop­pement de la méthanisation à Dijon Céréales. Un contrat de dix ou quinze ans liera l’agriculteur au méthaniseur, ainsi qu’un engagement sous forme de parts sociales (300 €/ha). Le projet de méthanisation Sécalia (seigle en latin) s’inscrit plus largement dans le projet stratégique de Dijon Céréales baptisé « Demain » et dans la recherche de nouvelles productions.

A. Bréhier