Ils sont 24 exploitants regroupés au sein de l’association Ceres Sud 77 (du nom de la déesse romaine des moissons) depuis la fin mai 2020. Leur but : explorer l’agriculture de conservation des sols (ACS). Sur leurs 5 000 ha situés sur les cantons de Montereau, Moret-sur-Loing et Nemours, dans le sud de la Seine-et-Marne, ils testent divers couverts ainsi que des techniques de semis direct.

Certains sont novices en ACS, d’autres plus expérimentés, mais tous sont portés par les mêmes objectifs d’amélioration de la vie du sol, de la qualité de l’eau, du piégeage du carbone ou encore de la réduction de l’érosion. « En août, j’ai porté ces arguments agronomiques auprès de la Driaaf afin d’obtenir un agrément en GIEE (1) pour financer un accompagnement technique du groupe, raconte Pascal Verriele, président de l’association. Malheureusement, ne pouvant nous engager sur des baisses chiffrées de notre utilisation de produits phytos, le dossier a été retoqué. Mais nous allons déposer mi-décembre une demande de reconnaissance de l’État en GIEE, qui pourrait aboutir en janvier. » Cette dernière permettrait à chaque chef d’exploitation de bénéficier de majorations d’aides pour investir dans du matériel spécifique. Pour aider à financer leur association, les agriculteurs vont démarcher leurs collectivités, dont certaines élaborent leur plan climat air-énergie territorial (PCAET).

Groupe WhatsApp actif

L’un des objectifs de Ceres Sud 77 est que chaque exploitation établisse son bilan carbone afin de comparer les résultats entre systèmes (semis direct, techniques culturales simplifiées, labour occasionnel). C’est grâce à ces arguments de captation de carbone que les adhérents comptent obtenir le soutien des collectivités. « En attendant que ces démarches aboutissent, l’association vit, s’enthousiasme Pascal Verriele. Entre les quatre visites de terrain prévues par an, notre groupe WhatsApp est très actif, notamment lors de la période des semis. Notre association crée une dynamique de groupe, avec de nombreux et très riches échanges d’expériences. Alors que nos systèmes dans nos sols séchants s’essoufflent, ces nouvelles pratiques nous redonnent des perspectives et de la motivation. » Florence Mélix

(1) Groupement d’intérêt économique et environnemental.