«C’est du jamais vu ! » Philippe Schaller, président de la Fédération des comices du Doubs, n’en revient pas. Fier de ces rendez-vous au cours desquels 600 élevages sont représentés et 6 000 animaux exposés au grand public, il déplore avec émotion leur absence cette année. « Hormis la période de guerre, c’est une première », constate-t-il.

Tous les ans, de septembre à octobre, les villageois se réunissent chaque samedi autour des éleveurs et de leurs bovins : « Il y a quatre générations : les tout jeunes, la jeunesse, les installés et les anciens. On voit ça nulle part ailleurs ! » Sauf qu’en 2020, la pandémie de Covid-19 a contraint les préfectures à annuler tous les événements agricoles, comices compris. Des restrictions que paient au prix fort les éleveurs et les entreprises locales du département.

Un impact psychologique

« C’est avant tout un impact psychologique, car les comices sont une rencontre avec le grand public. C’est la fête du village où toutes les associations se réunissent », décrit Philippe Schaller. À cet isolement social s’ajoute l’impact économique, encore difficile à quantifier : « Le fait que les animaux soient présentés incite les gens à venir dans les élevages. S’il n’y a pas de publicité, on vend moins. »

Même bilan pour les entreprises locales. Siv-Chheng Tiv, directrice de la fonderie Obertino Morteau spécialisée dans la confection de cloches en bronze, a lancé un appel au secours aux éleveurs du Doubs. Avec l’annulation de toutes les manifestations agricoles, son chiffre d’affaires accuse une perte de 60 %. Ensemble, ils ont eu l’idée de confectionner des « cloches de la solidarité » à l’approche des fêtes de Noël. Celles-ci sont destinées aux éleveurs bovins et aux particuliers (1). Oriane Dieulot

(1) Édition spéciale de cloches à acheter sur www.obertino.fr