« Le marché des ingrédients laitiers évolue de manière totalement divergente », indique Gérard You, chef du service de l’économie de l’Institut de l’élevage. D’un côté, le beurre a la cote, grâce notamment à un manque de disponibilités et une demande tonique en Asie, en Russie, en Europe et aux États-Unis. « Le cours caracole à des niveaux historiquement très élevés », poursuit-il, précisant qu’il atteint jusqu’à 4 400 €/t.
Pendant ce temps, le marché des protéines laitières déprime. Le cours perd son tonus de l’automne dernier. « Il se dégrade parallèlement à la hausse des fabrications de poudre de lait », explique Gérard You. Une morosité qui a de quoi inquiéter, d’autant plus que la collecte européenne devrait se redresser et dépasser au second semestre le niveau de 2016. « Auquel cas la fabrication de poudre de lait sera supérieure à celle de l’an dernier », indique-t-il.
350 000 tonnes invendables
« À l’intervention, il y a toujours 35 000 tonnes de poudre de lait, qui ne trouvent pas preneur », rappelle Gérard You. Des opérateurs, notamment en Pologne, envisageraient de proposer des offres d’achat à l’intervention. « Ce sera possible dès lors que le prix tombera en dessous du seuil, poursuit-il. Dans la limite de 109 000 tonnes au niveau européen. »