Ils étaient 28 sur 68 à rendre leur tablier au conseil d’administration de la FNSEA le jeudi 13 avril 2023. Mais l’évènement, c’était bien l’élection du nouveau bureau du syndicat et de son nouveau président, Arnaud Rousseau. Officiellement présentés devant la presse à Paris, les quatre membres fraîchement élus ont pu dérouler leurs priorités pour ce mandat qu'ils placent sous le signe du collectif.

Un projet sur trois piliers

Aux côtés du président de 49 ans, le secrétaire général Hervé Lapie, le premiervice-président Jérôme Despey et le deuxièmevice-président Patrick Benezit ont détaillé leurs trois priorités. La première étant de maintenir la souveraineté et la compétitivité de la ferme France. « Sans autarcie ni repli sur soi », assure Arnaud Rousseau, déplorant la baisse de la production agricole française et surtout l’augmentation de l’importation. Cette problématique, le président l’a aussitôt liée à la question des revenus. « S’il n’y a pas de revenu, il n’y a pas de ferme, pas d’avenir, pas de structuration des filières. Le revenu n’est pas au niveau », a-t-il regretté.

Le deuxième pilier du syndicat majoritaire sera le renouvellement des générations. Un renouvellement qu’Arnaud Rousseau envisage diversifié : « On a besoin d’attirer les talents en agriculture avec des diversités de profils et des diversités de projets. Nos métiers ont du sens. » Et de poursuivre, « la FNSEA n’a pas peur de s’ouvrir, mais elle est résolument engagée dans une agriculture qui assume de produire et de faire vivre les paysans », souligne-t-il.

Le troisième pilier se veut la création d’un « pacte avec la société » et donc aussi avec le politique. Arnaud Rousseau entend que la FNSEA reste « un syndicat responsable et engagé, avec des lignes rouges », prévient-il. Parmi elles, la non-surtransposition des règles et l’ajout de contraintes aux agriculteurs français que leurs collègues européens n’ont pas. Sur les dossiers chauds du moment comme celui de l’eau et des phytosanitaires, le nouveau président réclame une prise de recul « sur les sujets qui défraient la chronique et hystérisent le débat » rappelant les nombreux progrès réalisés par les agriculteurs ces dernières années.

Le dossier urgent de la définition de l'agriculteur actif, déjà sur la table

La conférence de presse du 13 avril 2023 a aussi été l’occasion de faire passer des messages. Arnaud Rousseau entend ainsi régler le problème des critères d’accès aux aides Pac récemment implémenté dans la nouvelle mouture. Plus précisément, la définition des ayants droit ne convient pas au syndicat majoritaire. « Nous remarquons qu’un certain nombre de cas ne permettent pas de bénéficier de la Pac. C’est inacceptable. » Citant notamment le cas des SCEA pour lesquelles un seuil minimum de part exclut certains producteurs ou encore certaines indivisions lors d’une succession. « C’est un sujet de très court terme. Nous avons besoin que les choses se fassent rapidement et c’est ce que nous avons demandé au ministre », ajoute-t-il.