«Au moment de la puberté, le cerveau se reconfigure totalement. C’est pourquoi les adolescents sont en proie aux émotions, aux contrariétés, au stress… Ce qu’ils ont vécu dans la journée va les perturber dans leurs apprentissages. Ils sont aussi très sensibles aux distracteurs : les jeux vidéo, les réseaux sociaux… Leur cerveau n’est pas assez mature pour résister à tout ça.

Les parents doivent donc les accompagner et leur servir de guide. Pour remobiliser et responsabiliser votre fils, demandez-lui : “Comment comptes-tu t’y prendre pour tes devoirs ?” En discutant, vous allez mettre en place des objectifs à court terme, et un contrat de confiance et de récompense. Il faut insister sur l’effort immédiat et non sur les résultats scolaires. On évite de récompenser avec de la nourriture, de l’argent ou des achats matériels. Mais on peut favoriser des libertés : “Si tu travailles bien, tu pourras aller au cinéma”, par exemple.

Les parents doivent pratiquer l’exigence bienveillante, autrement dit, c’est à eux de mettre leur ado au travail. Votre métier ne vous permet pas d’être présents à son retour. Vous pouvez pallier votre absence en lui laissant, chaque jour, un mot différent : “Pense à faire tes exercices de maths.” “N’oublie pas de réviser tes verbes d’anglais.” Tout cela en l’encourageant.

L’adolescent a besoin de rituels : le goûter doit s’inscrire dans un temps donné (trente minutes, une heure maximum), sans écran. Ensuite, pour apprendre, il a besoin de s’isoler dans un endroit calme, bien souvent dans sa chambre. Son bureau, si possible proche d’une fenêtre pour bénéficier de la lumière naturelle, doit être rangé et sans distracteur : pas de smartphone à portée de main (le mieux étant qu’il ne soit pas dans la pièce), pas de musique… Votre fils peut rester dans la cuisine avec son petit frère seulement si ce dernier est un compagnon de travail.

À votre arrivée, ne réduisez pas la communication aux devoirs. Vous pouvez lui poser une question : “Raconte-moi ce que tu avais à faire” et passer à autre chose. Surtout, on valorise l’effort et on évite de mettre la pression. Votre ado grandit : vous pouvez l’aider à devenir autonome tout en posant des jalons. » Propos recueillis par Aurore Cœuru

(1) Accompagnement scolaire et parental (visio possible). À écouter également le podcast « Parentalité et adolescence ».